Ismaïl Haniyeh a été tué dans un attentat mercredi en Iran. Le chef du Hamas, habituellement basé au Qatar ou en Turquie, s'était spécialement déplacé à Téhéran pour assister à la prestation de serment du nouveau président iranien Massoud Pezeshkian. Ce voyage lui a coûté la vie.
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On ne sait toutefois pas exactement comment le chef du groupe armé palestinien a été tué. Dans un premier temps, les regards se sont tournés vers Israël, à qui on a imputé la responsabilité d'une attaque aérienne ciblée par le biais d'un missile.
Une attaque aérienne?
Les Gardiens de la révolution iraniens confirment la version du missile. Ils affirment que l'attentat a été perpétré à l'aide d'un projectile à courte portée, équipé d'une ogive d'environ 7 kg et tiré depuis l'extérieur du bâtiment où logeait Ismaïl Haniyeh, au nord de la capitale.
Les informations fournies par les Gardiens de la révolution iraniens ne peuvent cependant pas être vérifiées de manière indépendante. Dans leur rapport, ces derniers rendent Israël responsable de cet «acte terroriste». Jusqu'à présent, l'État hébreux ne s'est pas exprimé sur l'attentat.
Un attentat prévu en mai puis reporté?
Il existe une autre version sur la manière dont Ismaïl Haniyeh a été tué. Selon des informations du «Telegraph», le service de renseignement extérieur israélien (Mossad) aurait engagé des agents de sécurité iraniens pour s'en prendre au leader du Hamas. Le média britannique conservateur mentionne deux fonctionnaires iraniens comme sources principales.
Les agents iraniens auraient reçu l'ordre du Mossad de placer des explosifs dans trois chambres du bâtiment dans lequel se trouvait Ismaïl Haniyeh. Des enregistrements de caméras de surveillance montrent comment les agents sont entrés et sortis de plusieurs pièces en l'espace de quelques minutes, ont expliqué les deux fonctionnaires au «Telegraph».
Les agents seraient ensuite partis à l'étranger, mais seraient restés en contact avec une source sur place. À 2h du matin mercredi, ils auraient ensuite fait détoner à distance l'explosif dans la chambre où se trouvait Ismaïl Haniyeh.
L'assassinat d'Ismaïl Haniyeh était initialement prévu en mai, alors qu'il assistait aux funérailles de l'ex-président Ebrahim Raïssi, décédé dans un accident d'hélicoptère. En raison de l'importante foule présente et de la forte probabilité d'un échec, l'attaque a été annulée, a-t-on appris. La mise en place d'explosifs aurait donc remplacé le projet initial qui aurait dû avoir lieu en mai.
L'Iran se méfie
Le «New York Times» et le «Wall Street Journal» ont également rapporté qu'Ismaïl Haniyeh avait été tué par une bombe. Selon le média new-yorkais, l'engin explosif aurait été placé dans le bâtiment deux mois avant le voyage d'Ismaïl Haniyeh à Téhéran. Le «New York Times» compte sept officiels de la région du Proche-Orient, dont deux Iraniens, et un fonctionnaire du gouvernement étasunien, parmi ses sources.
Selon plusieurs médias, une vague d'arrestations de membres des forces de sécurité iraniennes aurait eu lieu dans la République islamique. Ces interpellations seraient dues à la collaboration d'agents avec les services secrets israéliens et à leur participation à l'attentat. Aucune déclaration officielle n'a été faite à ce sujet.
Il est probable que le président iranien Massoud Pezeshkian essaye de comprendre comment un attentat contre Ismaïl Haniyeh a pu se produire dans son pays, allié du Hamas. Une telle attaque, émanant de ses propres rangs, n'aurait pas dû être possible.