La cheffe du groupe parlementaire des Vert-e-s estime que la Suisse doit faire plus d'efforts pour entraver le commerce de matières premières russes. 80% de ce volume passerait par la Confédération «sans contrôle et sans sanction».
La Suisse est une grande puissance dans ce domaine qui exerce une influence, constate Aline Trede dans un entretien diffusé vendredi par les journaux alémaniques du groupe de presse Tamedia. Or, le commerce finance la machine de guerre russe, ajoute-t-elle. «Aujourd'hui encore, nous cofinançons quotidiennement la guerre de Poutine».
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Les discussions sur la réexportation d'armes ne font que détourner l'attention du commerce opaque des matières premières et du fait que la Suisse ne s'attaque pas résolument aux fonds des oligarques russes, lance la conseillère nationale bernoise.
Le matériel de guerre fabriqué en Suisse ne ferait aucune différence pour l'Ukraine, poursuit-elle. «Les trois demandes de l'Allemagne, de l'Espagne et du Danemark ne concernent que 12'000 munitions, deux canons antiaériens et 20 vieux chars. Ce n'est pas avec ces quelques armes suisses que l'Ukraine gagnera une bataille».
Pour Mme Trede, autoriser la réexportation du matériel de guerre signifierait la fin de la neutralité militaire suisse et empêcherait la Suisse d'assumer un jour un éventuel mandat de puissance protectrice. «De tels bons offices ne fonctionnent que si nous continuons à être dignes de confiance en diplomatie dans notre rôle de neutralité militaire».
(ATS)