Le portail d'information ukrainien «Strana» et l'agence américaine Bloomberg ont publié jeudi les premiers détails présumés du plan de paix pour l'Ukraine imaginé par Donald Trump. Selon le rapport, le président américain souhaiterait convaincre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de conclure un cessez-le-feu avec la Russie, ce dès la prochaine période de Pâques.
Le plan, qui circulerait dans les milieux politiques et diplomatiques ukrainiens, prévoirait apparemment un cessez-le-feu à partir du 20 avril. A condition que l'Ukraine renonce à adhérer à l'OTAN, qu'elle se retire de la région russe de Koursk et qu'elle reconnaisse le contrôle russe sur les territoires annexés. La zone de guerre serait en outre démilitarisée.
En contrepartie, le soutien américain à l'armée ukrainienne se poursuivrait et une adhésion à l'UE pourrait être envisagée d'ici 2030. Selon Bloomberg, le gouvernement américain serait particulièrement insistant sur la tenue de nouvelles élections en Ukraine.
Kiev dément
Le bureau de Volodymyr Zelensky a démenti avec véhémence l'existence d'un tel plan. Le chef du bureau présidentiel Andriy Yermak a déclaré sur Telegram qu'il «n'existait pas en réalité». Et du côté américain, les signaux sont également mitigés.
L'envoyé spécial de Trump pour le conflit, Keith Kellogg, a certes déclaré sur X que l'objectif des Etats-Unis était de «mettre un terme à la guerre sanglante et coûteuse en Ukraine». Mais dans une interview pour la chaîne de télévision Newsmax, il a démenti les rumeurs selon lesquelles il présenterait le plan lors de la conférence sur la sécurité de Munich, qui doit s'ouvrir le 14 février.
C'est donc Donald Trump lui-même qui devrait présenter les contours du plan de paix. Keith Kellog n'a pas indiqué de date précise à ce sujet.
Zelensky prêt à négocier avec Poutine
«Strana» rapporte également que le plan prévoit une levée progressive des sanctions sur l’énergie russe. Toutefois, les revenus issus des éventuels droits de douane sur cette énergie devraient être consacrés à la reconstruction de l’Ukraine. Donald Trump, quant à lui, a souvent recours aux hausses de droits de douane comme levier de pression, notamment contre le Canada, le Mexique et la Chine.
La Russie contrôle actuellement environ 20% du territoire ukrainien. Mardi, Volodymyr Zelensky a déclaré pour la première fois être prêt à discuter avec le président russe Vladimir Poutine. Lors d'un entretien avec le présentateur britannique Piers Morgan, le chef d'Etat ukrainien a déclaré qu'il se mettrait à la table des négociations «si c'est la seule configuration dans laquelle nous pouvons apporter la paix aux Ukrainiens et ne pas perdre d'autres vies».
La Russie rejette tout cessez-le-feu
Le coût pour la reconstruction de l'Ukraine est estimé par le groupe de réflexion German Marshall Fund à un montant pouvant atteindre 440 milliards de francs. La guerre en Ukraine dure maintenant depuis près de trois ans. Les combats se poursuivent sans relâche sur le front et aucune issue ne semble en vue, malgré les efforts du gouvernement américain.
Mais la Russie ne semble pour l'heure pas disposée à accepter une trêve. «Un cessez-le-feu temporaire ou, comme beaucoup le disent, un gel du conflit est inacceptable», a déclaré jeudi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Sakharova. Cette dernière estime qu'un cessez-le-feu profiterait à l'Occident, qui pourrait s'en servir pour réarmer l'Ukraine.