«Cela signifie que la réponse peut être asymétrique. Nous y réfléchissons.» Voici la réponse directe et sans filtre donnée par Vladimir Poutine, après qu'un journaliste l'a interrogé à Saint-Pétersbourg lors du 27e Forum économique international sur la livraison d'armes à l'Ukraine, notamment des missiles ATACMS en provenance des Etats-Unis. Que sous-entend le président russe en choisissant d'utiliser le terme «réponse asymétrique»?
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Maximiser les dégâts causés à l'ennemi
Concrètement, cela signifie que Moscou réfléchirait au déploiement d'armes dans des régions du monde, là où elles pourraient être utilisées pour attaquer les pays d'où proviennent les armes dirigées contre la Russie, a détaillé le chef Kremlin.
L'asymétrie reste un terme largement utilisée dans le contexte militaire. Elle oppose des parties qui ne sont pas de force égale, quand les belligérants ne sont équipés de la même façon, ou poursuivent des objectifs différents. L'adversaire direct est évité autant que possible et ses faiblesses sont rapidement identifiées afin d'affaiblir l'ennemi.
En d'autres termes, l'asymétrie consiste à penser différemment de l'adversaire, à maximiser ses propres avantages, tout en exploitant les faiblesses de l'adversaire, précisent Steven Metz et Douglas Johnson du US Army War College.
Les guerres asymétriques se multiplient
Une guerre asymétrique peut prendre différentes formes. Elle consiste à éviter une confrontation militaire directe et à tenter de causer le plus de dégâts possibles à l'ennemi: «Les objectifs militaires ont tendance à passer au second plan par rapport aux objectifs civils», expliquent les experts.
Les exemples de guerre asymétrique se multiplient. L'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 est un exemple récent. Les combattants de l'organisation terroriste ont exploité des faiblesses, ont attaqué des cibles civiles, ce qui leur a permis de toucher Israël en plein cœur.