Kenneth Eugene Smith a commis un meurtre sur commande en 1988 aux Etats-Unis – il doit maintenant être exécuté pour ce crime. La sentence doit être exécutée le 25 janvier. Mais ses avocats se battent désespérément pour l'empêcher. La raison: Kenneth Eugene Smith doit devenir le premier détenu à être exécuté à l'azote.
Les avocats ont dès à présent demandé à la Cour suprême des Etats-Unis d'intervenir, indiquent les documents publiés vendredi par cette dernière. Les avocats y affirment qu'il y a trop de questions en suspens pour exécuter le condamné à l'heure actuelle. On ne sait pas si la Cour suprême se saisira de l'affaire.
Jamais tenté auparavant
Lors de son exécution, Kenneth Eugene Smith doit être alimenté en azote par un masque facial. La conséquence est la mort par manque d'oxygène. Aucune condamnation à mort n'avait encore été exécutée de cette manière aux États-Unis. Selon une porte-parole du Bureau des droits de l'homme de l'ONU, aucun autre cas de ce type n'est connu. Cette méthode est utilisée pour les animaux.
Les experts en droits de l'homme des Nations unies et d'Amnesty International mettent en garde contre une mort potentiellement cruelle, qui pourrait même s'apparenter à de la torture. Selon eux, il n'existe aucune preuve scientifique que l'inhalation d'azote pur ne provoque pas de graves souffrances.
Des douleurs qui peuvent varier
Comme le corps humain a besoin d'oxygène pour survivre, la perte de conscience est l'une des premières conséquences du manque d'oxygène. Mais la durée varie d'une personne à l'autre. Selon le toxicologue Henning Hintzsche, celle-ci surviendrait «relativement rapidement, nous parlons de secondes, quelques minutes au maximum» en cas d'administration d'azote pur, comme il l'explique au «Spiegel».
Selon Henning Hintzsche, divers facteurs jouent un rôle dans la durée. Entre autres, la taille du corps, les besoins énergétiques de l'homme, le poids, la répartition de la graisse et des muscles – et c'est là que Kenneth Eugene Smith pourrait subir une agonie atroce pendant des minutes. Le toxicologue déclare au «Spiegel»: « La douleur et la souffrance peuvent tout de même survenir, ce qui est difficilement prévisible.»
Une première injection léthale avait raté
Les avocats de Kenneth Eugene Smith ont jusqu'à présent fait appel en vain. Dans leur requête auprès de la plus haute instance du pays, ils argumentent désormais sur la base du huitième amendement de la Constitution américaine, qui interdit les «peines cruelles et inhabituelles». L'élément central de leur argumentation est le fait que Smith devait déjà être exécuté par injection létale en 2022.
Le personnel pénitentiaire n'a toutefois pas réussi à placer la canule nécessaire dans son bras. L'homme de 58 ans a été ramené dans sa cellule après avoir été sanglé sur une table d'exécution pendant plusieurs heures. La même année, deux autres exécutions par injection létale avaient déjà échoué en Alabama.