La peine de mort d'un détenu aux Etats-Unis, en Alabama, pourrait être réalisée pour la première fois avec une nouvelle méthode: l'inhalation d'azote pur. Le gaz n'est pas toxique en tant que tel, mais l'absence d'oxygène provoque un arrêt respiratoire.
Kenneth S.* est le condamné à mort qui a été désigné comme «cobaye». Il avait déjà été condamné à mort en 1988 pour avoir commandité le meurtre de la femme d'un pasteur – ce dernier, endetté, voulait gagner l'argent de l'assurance de cette dernière.
Jusqu'à présent, on ne sait pas grand-chose sur la mort par azote. Les partisans supposent qu'elle est indolore. Les critiques, en revanche, voient une forme d'«expérimentation humaine» dans cette exécution. Le détenu concerné l'a bien compris, et s'y oppose par voie judiciaire.
Un cadre légal depuis 2018
L'Alabama est le premier État à vouloir utiliser ce type d'exécution. Le cadre légal y a été créé en 2018, alors que les injections mortelles étaient rares. La méthode de l'azote n'a pas encore été utilisée, pas plus que dans les États du Mississippi et de l'Oklahoma, où elle a également été introduite.
«Aucun État n'a encore exécuté personne par asphyxie grâce à l'azote. L'Alabama n'est pas en position d'expérimenter une méthode non testée», explique Angie Setzer de l'Equal Justice Initiative au «New York Post». Le groupe d'avocats, qui défend les droits des prisonniers condamnés à tort, fait notamment référence à plusieurs exécutions ratées et mal exécutées en Alabama.
De nombreux échecs
Kenneth S., qui doit maintenant être tué par la méthode de l'azote, aurait dû être tué l'année dernière par injection létale. Mais les fonctionnaires n'ont pas réussi à poser correctement la perfusion.
L'échec de l'exécution, la troisième depuis 2018, a été la raison pour laquelle le gouverneur de l'Alabama, Kay Ivey, a suspendu les peines de mort pendant un mois. Les exécutions n'ont repris que le mois dernier.
Les détails exacts sur la manière dont la méthode de l'azote, prévue depuis des années, sera mise en œuvre n'ont pas encore été révélés par le procureur de l'Alabama. Les plans ont été rendus publics parce que le ministre de la Justice de l'Etat a exigé qu'une date définitive soit fixée pour l'exécution du détenu.
*Nom connu de la rédaction