«Ce crime ne fait aucun sens. Tout ce qu’il voulait, c’était danser.» Tondra Sibley fait part de son désespoir dans les colonnes du «New York Times». Son neveu O'Shae a été tué après une altercation, au motif qu’il effectuait des mouvements de Voguing. Cette danse, inspirée des poses des mannequins lors de défilés de mode, a été popularisée dans les années 1970 par des femmes trans et adoptée par la communauté LGBTQIA+ en réponse aux discriminations dont elle était victime.
Âgé de 28 ans, O’Shae Sibley, était danseur professionnel à New York, où il était arrivé de Philadelphie pour vivre de son art. C’est en pratiquant sa passion sur un titre de Beyoncé qu’il a trouvé la mort. Interpellé par un groupe d’hommes dans une station-service de Brooklyn, il a été poignardé en plein cœur le 29 juillet dernier. Selon le témoignage du meilleur ami de la victime, Otis, présent au moment du drame, les hommes incriminés, qui faisaient leur plein, ont proféré des insultes homophobes.
«Peut-être qu'on est gay, et alors?»
«Ils ont… ils ont tué O’Shae devant moi. J’étais couvert de sang. Ils l’ont tué parce qu’il est gay, qu’il s’est levé pour défendre ses amis, a-t-il raconté lors d’un live Facebook. Il essayait de dire 'ouais, peut-être qu’on est gay, et alors?'». «Nous sommes musulmans, ne faites pas ça devant nous», auraient lancé les agresseurs, rapporte le «New York Times», cité par LGBTQ Nation. Le jeune homme a été déclaré mort aux urgences.
La police new-yorkaise (NYPD) indique qu’une unité de police spécialisée dans les crimes haineux a été chargée de l’enquête. Un jeune homme de 17 ans a été arrêté pour meurtre raciste et homophobe, rapporte BFMTV, notamment grâce aux images de vidéosurveillance de la station-service.
«La rage au ventre»
L’affaire fait grand bruit dans la presse américaine et de nombreux rassemblements ont eu lieu après le drame, alors qu’une hausse de la violence à l’égard des personnes LGBTQIA+ est observée à travers le pays. Dans les trois premières semaines de juin, pas moins de 101 actes d'intimidation anti-LGBT ont été enregistrés aux États-Unis, soit deux fois plus que l'année dernière sur la même période.
«Le cœur brisé et la rage au ventre», Brad Hoylman-Sigal, sénateur ouvertement gay de New York, a réagi sur X: «La joie gay n'est pas un crime. Les agressions motivées par la haine le sont.» La chanteuse Beyoncé et le cinéaste Spike Lee ont aussi rendu hommage au danseur.