La Cour suprême de l'Etat américain de l'Alabama a autorisé mercredi l'exécution d'un détenu au gaz d'azote. Cette décision fait suite à l'échec de l'exécution du condamné à mort Kenneth Eugene Smith il y a un an. Celui-ci n'avait pas pu être raccordé à deux tubes intraveineux pour l'injection mortelle, car les bourreaux n'avaient pas trouvé de veine.
Eugene Smith a alors porté plainte contre l'État d'Alabama: il préférait mourir étouffé à l'azote plutôt que d'être à nouveau torturé par une injection. Ses avocats ont accusé les autorités de l'avoir «torturé pendant des heures lors de la tentative d'exécution et de l'avoir soumis aux graves souffrances psychologiques d'un simulacre d'exécution».
Le jugement rapproche l'État de la première exécution au gaz d'azote aux États-Unis. Des recours juridiques sont toutefois attendus, comme le rapporte la chaîne américaine Fox News. Aucun Etat n'a encore tenté l'hypoxie à l'azote, c'est-à-dire la privation d'oxygène, comme méthode d'exécution.
La mort doit être indolore
Avec la méthode proposée, le condamné à mort serait contraint de respirer exclusivement de l'azote. L'oxygène vital serait ainsi retiré du corps, ce qui entraînerait une mort par asphyxie lente.
L'azote est respiré par l'homme et est inoffensif lorsqu'il est inhalé avec de l'oxygène. Les partisans de la nouvelle méthode d'exécution partent du principe que la mort serait ainsi indolore. Les opposants, en revanche, parlent d'expériences désastreuses sur des êtres humains.
Une série de complications avait incité la gouverneure de l'Alabama Kay Ivey à suspendre les exécutions par injection létale dans un premier temps. La tentative ratée de Eugene Smith était la deuxième en deux mois, la troisième depuis 2018. En juillet, l'Etat a repris les exécutions par ce moyen spécifique.