La contre-offensive ukrainienne progresse plus lentement que ne l’espéraient les dirigeants de Kiev. Mais les annonces de succès s’accumulent de plus en plus. Presque chaque jour, les troupes font état de percées dans l’est et le sud du pays. Une zone reste dans la ligne de mire des troupes ukrainiennes: la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014.
Ces derniers jours et semaines, l’Ukraine a attaqué avec succès des points de jonction importants – comme le quartier général de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol – en Crimée. Dès le début de la guerre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a clairement indiqué que la reconquête de la Crimée était l’un des principaux objectifs de guerre de l’Ukraine.
L’Ukraine va-t-elle reconquérir la Crimée?
S’agit-il donc d’une tentative de replacer la Crimée sous le drapeau ukrainien? «Non», estime l’expert militaire autrichien Gerhard Mangott dans un entretien avec Blick. «Les attaques intensives sur la Crimée n’ont pas pour objectif la reconquête directe, mais la destruction de la logistique russe.»
En clair, l’Ukraine enregistre des succès loin des zones de combat, ce qui permet d’empêcher l’approvisionnement des troupes russes sur le front.
Contre-offensive avec des succès partiels
Ce sabotage est actuellement très important pour l’Ukraine, car «la contre-offensive n’est pas très réussie en termes de gains territoriaux», note l’expert Gerhard Mangott.
Les raisons sont multiples. Le plus grand obstacle est le suivant: les troupes russes ont transformé l’est de l’Ukraine en un véritable champ de mines. Selon les données de Kiev, les Russes ont miné 30% du pays début septembre.
Ni les soldats ni les véhicules militaires ne parviennent ainsi à progresser rapidement sur ces terrains. A Zaporijjia et à Donetsk, l’armée russe a mis en place des positions de défense. Il s’est avéré difficile pour l’armée ukrainienne de les percer.
Par conséquent, les objectifs ukrainiens pour la contre-offensive n’ont en grande partie pas été atteints jusqu’à présent, conclut l’expert militaire Gerhard Mangott. L’Ukraine n’a par exemple pas réussi à reconquérir Melitopol ou à progresser jusqu’à la mer d'Azov.
Une nouvelle contre-offensive doit être un succès
Ce qui est encore plus décevant, selon Gerhard Mangott, est que l’Ukraine n’atteindra pas ces objectifs cette année. En cause: l’hiver qui s’approche. «Le sol boueux rendra les opérations offensives plus difficiles.» L’abandon n’est toutefois pas une option pour l’Ukraine. Continuer à se battre, telle est la devise des troupes, même en automne et en hiver. Le commandement militaire à Kiev l’a clairement fait savoir.
Gerhard Mangott suppose toutefois que la contre-offensive s’arrêtera en grande partie en hiver. Cependant, rien n’est perdu: «Il y aura une deuxième offensive ukrainienne au printemps prochain.» Et celle-ci, l’expert en est sûr, sera plus fructueuse que la première.