«Les Afghans connaissent les talibans. Ils se souviennent de ce qui s'est passé la dernière fois qu'ils étaient au pouvoir et ils ont raison d'avoir peur», a déclaré M. Hosseini sur la BBC. Il a souligné les «excès» et «restrictions draconiennes» auxquels la population avait alors dû faire face.
La «réalité très peu enviable» à laquelle sont désormais confrontés ses compatriotes est qu'ils vont désormais «vivre sous un régime qui s'est avéré extrêmement brutal lorsqu'il était en place dans les années 1990», a-t-il ajouté, affirmant que «les talibans ne sont pas représentatifs de la volonté afghane».
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La famille de l'auteur a peur pour sa vie
Le romancier de 56 ans, né à Kaboul mais qui a déménagé avec sa famille aux Etats-Unis en 1980 après l'invasion soviétique, a expliqué avoir parlé à des proches à Herat (ouest). Ceux-ci lui «ont décrit les bruits de coups de feu et de combats en cours» et ont vu apparaître des drapeaux talibans.
«Maintenant, ils sont à la maison, ils sont anxieux, inquiets, ils ont peur, comme des millions d'autres Afghans», a-t-il ajouté.
Khaled Hosseini, qui dirige une fondation d'aide à l'Afghanistan, a dit sur son site internet craindre une «crise humanitaire». Il a exhorté les Etats-Unis et la communauté internationale à faire pression sur les talibans pour qu'ils n'appliquent pas «la violence de manière punitive sur les citoyens afghans» et qu'ils respectent les droits humains, «en particulier ceux des femmes et des filles».
Le discours de Joe Biden manquait «d'empathie»
L'auteur, à l'origine d'une série à succès qui se déroule en Afghanistan, a aussi demandé lundi sur Twitter aux Etats-Unis d'accepter des réfugiés afghans comme à la fin de la guerre du Vietnam.
Khaled Hosseini, qui confie avoir voté pour Joe Biden, a cependant fustigé sur la BBC son discours de lundi, dénonçant un manque «d'empathie» pour la population locale, et s'est interrogé a posteriori sur l'utilité de l'intervention américaine.
«A quoi tout cela a servi ?» a-t-il interrogé. Si la présence de femmes au Parlement et la scolarisation de millions de filles s'est améliorée ces dernières années, «tout cela est maintenant remis en question», a-t-il souligné, et «reste à voir si ces progrès seront durables».