Lundi dernier, le gouvernement britannique a annoncé son intention de soutenir l'Ukraine dans les semaines à venir, en lui fournissant de nouvelles armes. Cela suscite une grande inquiétude du côté de la Russie, d'autant plus que l'armée du chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a été repoussée de plusieurs kilomètres dans la très disputée ville ukrainienne de Bakhmout, selon Kiev. Moscou, pour sa part, évoque la chute de ladite ville.
D'autres gouvernements occidentaux ont également promis de nouvelles armes à l'Ukraine. Avant de se rendre au Royaume-Uni, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a obtenu des promesses de livraisons de la part de l'Allemagne et de la France.
A lire aussi sur le conflit
En vue de la contre-offensive ukrainienne – qui n'a pas encore commencé selon Zelensky – Kiev va désormais recevoir d'autres armes modernes de l'Occident, ce qui pourrait mener à des complications pour l'armée russe.
Des perspectives inquiétantes pour la Russie
Les Britanniques veulent envoyer à Kiev «des centaines» de missiles antiaériens et de croisière d'une portée d'environ 300 kilomètres. Des cibles situées loin derrière la ligne de front pourraient ainsi être visées désormais. Étant donné l'imminence de la contre-offensive, les livraisons ne doivent pas tarder.
À la suite des nouvelles promesses d'armes de Londres, les «perspectives pour la Russie sont encore plus inquiétantes», a déclaré la présentatrice Olga Skabeïeva. Une déclaration surprenante, si l'on sait que la jeune femme a été surnommée la «poupée de fer de Poutine TV», en raison de sa stricte fidélité au Kremlin.
«Nous ne devons pas succomber à l'orgueil»
«Nous devrions prendre ces problèmes d'armes et d'équipement militaire aussi sérieusement que possible», a ajouté l'expert militaire russe Mikhaïl Khodaryonok. Ici aussi, cette déclaration est déconcertante, le Kremlin ayant tenté par le passé de minimiser le danger que représente l'Ukraine.
Pour Khodaryonok, il est clair que la Russie ne peut pas s'accorder le luxe de fanfaronner: «Nous devons vraiment nous préparer minutieusement en prenant les précautions nécessaires. Nous ne devons pas succomber à l'orgueil.»
Anton Gerachtchenko, conseiller du Ministère ukrainien de l'Intérieur, a posté lundi sur Twitter une photo de la rencontre entre Zelensky et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Il légende l'image, en faisant référence à la TV d'État russe: «La peur est palpable dans le studio.»
En effet, le Kremlin semble adapter sa propagande. Selon des rapports datant de début mai et traitant de nouvelles directives données par Moscou à ses médias publics, ces derniers ne doivent plus minimiser le danger d'une offensive ukrainienne, ni affirmer que l'Ukraine n'est pas prête pour une contre-offensive.