Les républicains promettent de la rejeter
Le Sénat américain adopte une aide de 60 milliards pour l'Ukraine

Le Sénat américain a adopté mardi une enveloppe de 60 milliards de dollars (52,8 milliards de francs) pour l'Ukraine ainsi que des fonds destinés à Israël et Taïwan. Un texte que le président de la Chambre des représentants a rejeté par avance.
Publié: 13.02.2024 à 13:37 heures
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Dernière mise à jour: 13.02.2024 à 14:11 heures
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déclaré «reconnaissant» envers les sénateurs américains ayant voté cette enveloppe.
Photo: Patrick Semansky

Le Sénat américain a adopté mardi une enveloppe de 60 milliards de dollars (52,8 milliards de francs) pour l'Ukraine ainsi que des fonds destinés à Israël et Taïwan. Un texte que le président de la Chambre des représentants a rejeté par avance.

Les républicains promettent de la rejeter

Suivant une directive de l'ancien président Donald Trump, leur favori pour être leur candidat à la présidentielle de novembre 2024, les républicains majoritaires à la chambre basse du Congrès ont promis de rejeter cette proposition telle qu'elle est rédigée.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déclaré «reconnaissant» envers les sénateurs américains ayant voté cette enveloppe. «Pour nous, en Ukraine, la poursuite de l'aide américaine permet de sauver des vies humaines de la terreur russe» alors que «nous luttons pour la liberté, la démocratie», a déclaré Zelensky sur X (ex-Twitter).

Démocrates VS républicains

Démocrates et républicains se déchirent depuis des mois au Congrès américain sur la question de l'aide à l'Ukraine, allié des Etats-Unis, en guerre avec la Russie depuis près de deux ans.

Les démocrates sont, dans l'immense majorité, pour. Les républicains, eux, sont divisés entre faucons interventionnistes, pro-Ukraine, et lieutenants de Donald Trump, bien plus isolationnistes.

En pleine campagne présidentielle, l'équation s'est transformée en bras de fer à distance entre le président Joe Biden, qui réclame de toute urgence ces nouveaux fonds, et Donald Trump, qui prétend que s'il était réélu en novembre, il réglerait la guerre entre la Russie et l'Ukraine «en 24 heures» – sans vraiment expliquer comment.

«Des problèmes plus urgents»

Alors, qu'importe que le président démocrate soutienne le projet, ou qu'il ait exhorté le Congrès à «l'adopter rapidement». Dans ces tractations, c'est son prédécesseur et rival probable à l'élection présidentielle, qui a le dernier mot.

Ainsi, Mike Johnson, le chef des républicains à la Chambre des représentants, a infligé lundi soir un nouveau revers aux partisans de l'aide à l'Ukraine. Ce fidèle de Donald Trump, a assuré avant même le vote du Sénat que le texte négocié par les sénateurs ne serait pas examiné en l'état dans son hémicycle.

«Le projet de loi sur l'aide aux pays étrangers du Sénat reste muet sur le problème le plus urgent auquel notre pays est confronté», a fustigé Mike Johnson dans un communiqué, faisant référence à la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Les républicains demandent en échange de l'adoption d'une aide à Kiev un renforcement important de la politique migratoire. Et «en l'absence de toute modification» de la part du Sénat sur le sujet, «la Chambre des représentants continuera de travailler selon sa propre volonté sur ces questions importantes», a-t-il assuré.

«L'OTAN doit égaliser»

Mike Johnson, comme nombre de républicains au Congrès, suit des directives de Donald Trump, qui a affirmé samedi que les Etats-Unis devaient «arrêter de donner de l'argent sans espérer être remboursés».

Le candidat républicain a aussi jeté un pavé dans la mare, en assurant qu'il "encouragerait" la Russie à s'en prendre aux pays de l'Otan si ceux-ci ne payaient pas leur part, ce qui a provoqué une pluie de critiques de l'autre côté de l'Atlantique.

«Nous aidons l'Ukraine pour plus de 100 milliards de dollars de plus que l'OTAN», a martelé Donald Trump lundi soir, sur son réseau Truth Social. «L'OTAN doit égaliser, et maintenant», a-t-il exigé. «Sinon, ce sera l'Amérique d'abord!», a-t-il lancé, en référence à la doctrine isolationniste qu'il a placée au coeur de sa politique étrangère, entre 2017 et 2021.

(ATS)

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