L'Ukraine a accusé vendredi la Russie d'avoir utilisé des armes chimiques sur le champ de bataille. Depuis le début de la guerre, les forces armées russes auraient effectué 815 attaques avec des armes chimiques, a écrit l'état-major de l'armée ukrainienne sur son canal Telegram.
Rien qu'en janvier 2024, 229 armes chimiques auraient été utilisées. Moscou aurait le plus souvent privilégié des grenades remplies de gaz toxique, enfreignant ainsi la Convention internationale sur les armes chimiques (CIAC). La Russie a ratifié cette convention en 1997. Selon l'Ukraine, la Russie utiliserait notamment du gaz lacrymogène CS, dangereux et interdit par la CIAC.
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Des analyses méticuleuses
L'Ukraine tient apparemment une comptabilité méticuleuse de l'utilisation présumée d'agents de guerre chimique. «Les services de renseignement sur la guerre chimique prélèvent des échantillons de sol, de végétation et de fragments de munitions et les envoient pour analyse», explique-t-on sur Telegram. Les «cas documentés d'utilisation de produits chimiques dangereux» doivent faire l'objet de poursuites pénales ultérieures.
La Russie rejette ces accusations et a pour sa part accusé l'Ukraine d'utiliser elle-même des agents chimiques de combat. Aucune des deux parties ne présente de preuves.
Des armes de la Première Guerre mondiale?
En complément, le général Oleksandr Tarnavskyi, commandant du groupe opérationnel dit Tavria stationné dans le sud-est, a fait savoir sur Telegram que les Russes chargeraient des drones avec des armes chimiques. Concrètement, il mentionne la chloropicrine, un agent chimique de combat appartenant au groupe des agents pulmonaires.
La chloropicrine a été utilisée pour la première fois au milieu de l'année 1916 lors de la Première Guerre mondiale. La substance dite «Green Cross-1» a été utilisée dans différents canons, obusiers et mortiers allemands.
Un danger persistant malgré l'interdiction
Les armes chimiques font partie des moyens de destruction massive. Avec un minimum d'efforts, il est possible d'obtenir de grandes pertes. Malgré l'ostracisme et la CIAC, on signale depuis le début de la guerre, il y a presque deux ans, que la Russie aurait eu recours à ces moyens.