Le Parlement géorgien a contourné mardi le veto présidentiel et adopté définitivement une loi controversée sur l'influence étrangère. Ce texte qui a provoqué des manifestations très importantes et des critiques occidentales.
La loi, inspirée d'une législation répressive russe, a été adoptée par 84 voix pour et 4 voix contre, a constaté un journaliste de l'AFP. La plupart des députés de l'opposition ont quitté l'hémicycle au moment du vote.
Les détracteurs de cette loi, qui ont manifesté plusieurs fois par dizaines de milliers depuis début avril, qualifient le texte de «loi russe», en raison de sa similitude avec une législation sur les «agents de l'étranger» utilisée en Russie depuis 2012 pour réprimer toute voix dissidente. La loi impose à toute ONG ou média recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'"organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère» et de se soumettre à un contrôle administratif. Plusieurs ONG ont indiqué à l'AFP s'attendre à ce que leurs actifs soient gelés et leur travail entravé avec l'entrée en vigueur de la loi.
Dès avant le vote mardi, des manifestants avaient commencé à se rassembler devant le Parlement, brandissant drapeaux géorgiens et européens. Une manifestation était attendue dans la soirée, comme Tbilissi en a déjà connues avec parfois des dizaines de milliers de personnes. Si le Rêve géorgien a assuré que la loi ne visait qu'à obliger médias et ONG à la transparence, l'opposition géorgienne et l'Union européenne avaient dénoncé une législation anti-démocratique, incompatible avec les ambitions affichées par cette ex-république soviétique du Caucase de rejoindre à terme l'UE.