Les libérations d'otages, annoncées par l'armée israélienne après l'annonce par le mouvement islamiste palestinien et le Qatar d'une extension de 48 heures de la trêve, portent à 50 le nombre d'otages israéliens relâchés depuis vendredi.
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Les onze otages en route vers Israël lundi soir sont tous binationaux: trois possèdent la nationalité française, six la nationalité argentine et deux autres la nationalité allemande, a indiqué le Qatar, médiateur dans le conflit.
Au total, 117 prisonniers palestiniens détenus dans des prisons israéliennes ont été libérés en échange depuis vendredi, et 33 autres doivent l'être lundi soir, selon un ratio d'un otage pour trois prisonniers.
En outre, 19 otages extérieurs à l'accord de trêve ont été relâchés par le Hamas, en grande majorité des Thaïlandais qui travaillaient en Israël.
Extension «saluée»
Israël n'avait pas confirmé dans l'immédiat lundi l'extension de la trêve jusqu'à 05H00 GMT (06h00 en Suisse) jeudi matin, «saluée» par la Maison-Blanche qui souhaite la voir «prolongée davantage», et qualifiée de «lueur d'espoir et d'humanité au milieu des ténèbres de la guerre» par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
En vertu de l'accord de trêve, conclu sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, vingt autres otages doivent être libérés au total mardi et mercredi en échange de prisonniers palestiniens.
La poursuite de la pause dans les combats doit permettre en parallèle l'entrée de nouveaux camions chargés d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements israéliens en représailles à l'attaque sanglante lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.
Un répit supplémentaire permettra «de fournir davantage d'aide aux populations qui en ont grand besoin et d'obtenir la libération d'autres otages» en échange de la libération de prisonniers palestiniens, a souligné lundi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a de son côté réclamé une trêve «durable» en vue de travailler sur une «solution politique» au conflit.
La libération d'un plus grand nombre d'otages est réclamée avec force par la société israélienne, traumatisée par l'attaque d'une ampleur inédite du Hamas.
L'accord de trêve initial prévoyait, outre l'entrée d'aide humanitaire à Gaza depuis l'Egypte, la libération sur quatre jours de 50 otages enlevés le 7 octobre, contre celle de 150 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.
Israël a affirmé qu'au-delà, la libération de «dix otages supplémentaires» - contre 30 prisonniers - conduirait à «une journée supplémentaire de pause».
John Kirby, un des porte-parole de la Maison Blanche, a indiqué lundi que le Hamas «s'est engagé à libérer 20 femmes et enfants» otages mardi et mercredi.
«Une bénédiction»
«Des dispositions prévoient la libération de dix otages de plus chaque jour et c'est une bénédiction», avait déclaré dimanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, après un entretien avec Joe Biden.
«Mais j'ai aussi dit au président que nous allons, après l'accord, retourner à notre objectif: éliminer le Hamas et nous assurer que la bande de Gaza ne soit plus ce qu'elle était», a ajouté Benjamin Netanyahu, qui devait demander lundi au gouvernement un budget «de guerre» de 30 milliards de shekels (environ 7 milliards de francs).
Le mouvement islamiste palestinien, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, a libéré dimanche une fillette de quatre ans possédant la nationalité américaine, prénommée Abigail.
Selon un haut responsable américain, sa mère a été assassinée sous ses yeux lors de l'attaque du Hamas. Son père a essayé de la protéger avant d'être tué à son tour. Abigail s'est ensuite enfuie chez des voisins, où elle a été prise en otage.
«Triste et heureux»
Une soldate israélienne de 19 ans, libérée par l'armée des mains du Hamas fin octobre, s'est réjouie lundi de la libération d'otages, dans ses premiers propos publics depuis sa libération.
Ori Megidish, capturée le 7 octobre, s'est dite dans une vidéo publiée sur son compte Tiktok «heureuse de voir les images émouvantes d'otages retrouvant leurs familles».
En Cisjordanie occupée, des foules brandissant des drapeaux palestiniens, du Hamas et d'autres groupes palestiniens ont accueilli dimanche soir les prisonniers libérés.
«Je suis triste pour nos martyrs et heureux de la victoire obtenue par notre résistance», a déclaré à Beitunia Yazan Sabah, un jeune prisonnier libéré.
«Aucun carburant»
Depuis vendredi, plusieurs centaines de camions chargés d'aide ont pu entrer dans la bande de Gaza, via l'Egypte, et une partie d'entre eux ont gagné le nord, la partie du territoire la plus dévastée.
Si la trêve offre un répit à la population, les besoins sont «sans précédent» dans le territoire, où «200 camions par jour pendant au moins deux mois» seraient nécessaires, a estimé dimanche l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
«Aucun carburant n'a été amené dans les hôpitaux de la ville de Gaza et du nord de la bande de Gaza depuis le début de la trêve», a affirmé lundi le directeur général du ministère de la Santé du Hamas, Mounir al-Bourch.
Le porte-hélicoptères français Dixmude, configuré pour offrir du soutien hospitalier aux blessés de la bande de Gaza, est pour sa part arrivé lundi dans le port égyptien d'Al-Arich, selon une source portuaire à l'AFP.
Plus de la moitié des logements du petit territoire palestinien ont été endommagés ou détruits par la guerre, selon l'ONU, et 1,7 million des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés.
Lundi, deux experts de l'ONU ont demandé l'ouverture d'enquêtes indépendantes «rapides, transparentes et indépendantes», sur les «allégations de crimes de guerre et crimes contre l'humanité» par toutes les parties depuis le 7 octobre.