Donald Trump sera le prochain président des Etats-Unis. C'est quasiment certain après l'attaque perpétrée contre le républicain samedi soir. Donald Trump a réagi de manière exceptionnelle à ce moment d'horreur. Pour ces 5 raisons, les coups de feu tirés à Butler, en Pennsylvanie, vont propulser l'ex-président directement à la Maison-Blanche.
A lire sur l'attaque contre Donald Trump
Trump, le combattant, poignarde Biden, le faible
La fragilité de Joe Biden a été le thème central de la campagne jusqu'à samedi soir. Le contraste entre la vitalité de Donald Trump et la faiblesse de son concurrent est encore plus marqué après la réaction du républicain à la tentative d'assassinat à son encontre. Moins d'une minute après le coup de feu qui l'a touché à l'oreille droite, Donald Trump s'est remis sur pied, a levé le poing en l'air et a lancé au public «Fight, fight, fight!»
Lorsque les agents de sécurité du Secret Service ont voulu le faire sortir de scène, il s'est d'abord défendu en disant: «Laissez-moi d'abord mettre mes chaussures!» La tête haute et le regard grave, il a ensuite quitté la scène. Un signe ultime de force et d'inébranlabilité. Le pur contraire des apparitions tremblantes de Joe Biden, qui font régulièrement paniquer ses partisans.
Même le prudent politologue américain de renom Ian Bremmer en arrive à la conclusion que la réaction de l'ancien président va quasiment décider de la course. «Cela rend encore plus probable la victoire de Donald Trump», a déclaré Ian Bremmer dans une analyse vidéo sur Twitter.
Les moments iconiques décident de la course
Toute campagne électorale – et encore plus celle des Etats-Unis – se nourrit d'images. Et aucune image de l'histoire politique américaine moderne n'est plus iconique que celle du photographe d'AP Evan Vucci: on y voit Donald Trump, le visage ensanglanté et le regard déterminé, le poing en l'air, un drapeau américain flottant parfaitement dans le ciel bleu au-dessus de lui. L'image place l'ancien président exactement sous cette lumière héroïque dans laquelle le républicain aime se voir.
Donald Trump la fera imprimer à des centaines de milliers d'exemplaires sur des T-shirts et des tasses à café et gagnera ainsi des millions – exactement comme il l'avait déjà fait avec la photo de police de son interrogatoire à la prison de Fulton County en Géorgie en août dernier. Cela fait de Donald Trump une figure presque surnaturelle et fait oublier toutes ses faiblesses.
Les tentatives de meurtre sont efficaces pour les présidents
Presque tous les présidents de l'histoire américaine ont fait l'objet d'au moins une tentative d'assassinat. Il y a toutefois longtemps que cela n'a pas été aussi précis. La dernière tentative de meurtre presque réussi remonte au 30 mars 1981, lorsque John Hickley Junior a tiré six coups de feu à Washington sur Ronald Reagan (mort en 2004).
La cote de popularité de Ronald Reagan a grimpé en flèche après l'attaque. Son taux d'approbation parmi ses camarades de parti républicains passa de 74 à 92%, chez les démocrates de 38 à 51% et chez les Américains sans parti de 53 à un bon 70%.
Ronald Reagan s'est fait réélire en 1984, trois ans après l'attaque, avec un score historique: il a gagné dans 49 des 50 États américains. Peu après la tentative d'assassinat, il a fait passer sans problème sa réforme fiscale assez radicale au Parlement, contrôlé par les démocrates. Cela montre qu'avec un peu d'habileté, les survivants d'une tentative d'assassinat peuvent facilement transformer la sympathie qu'on leur témoigne en victoires politiques.
D'ailleurs, tout comme Donald Trump samedi soir, Ronald Reagan a insisté en mars 1981 pour se tenir debout sur ses deux jambes après l'attaque. Il s'est rendu debout dans la salle d'opération, où il s'est effondré peu après avoir franchi le seuil de la porte. Mais Donald Trump n'a rien à envier à son prédécesseur des années 80 en termes d’images.
L'attaque confirme les principaux thèmes de campagne de Trump
Depuis des mois, Donald Trump parle d'une «chasse aux sorcières» menée contre lui. Les médias seraient contre lui, la justice aussi, sans compter ses adversaires politiques qui souhaiteraient le voir partir. Mais rien ne résume mieux ses affirmations que la tentative d'assassinat. L'establishment, la gauche, les radicaux: ils veulent tous détruire Donald Trump. Mais lui résiste à la tempête, se met en travers de leur chemin. Et Donald Trump l'a prouvé.
Il a le meilleur matériel visuel pour son affirmation selon laquelle l'Amérique est en train de se désintégrer, et ce, aux mains «de casseurs de la gauche radicale». La première attaque sérieuse contre un candidat à la présidence depuis plus de 40 ans en est une preuve suffisante.
Pour l'électorat religieux, Trump est sans aucun doute l'élu
Quelques heures après l'attaque, Internet déborde déjà de mèmes et de montages célébrant Donald Trump comme un demi-saint épargné et protégé par le Tout-Puissant en personne. «Dieu a protégé Trump», peut-on lire sur nombre d'entre eux. L'un d'eux montre Jésus-Christ posant sa main protectrice sur les épaules du républicain à l'air grave.
Les évangéliques représentent environ un quart de l'électorat américain. Beaucoup de ces personnes considéreront la rencontre de Donald Trump avec la mort comme un signe de Dieu. Il est l'élu. Pour les évangéliques, il n'y a plus aucun doute à ce sujet.
Conclusion: avec son instinct politique primaire, il est facile pour Donald Trump d'utiliser l'attaque pour améliorer encore sa situation déjà confortable dans la campagne électorale américaine. Dans une première déclaration sur sa plateforme «Truth Social», il a remercié le Secret Service et la police pour leur aide rapide et a exprimé ses condoléances aux proches de l'homme tué par balle et de la femme grièvement blessée. Cela lui vaudra de nouveaux points de sympathie.