Dans une déclaration conjointe devant le Conseil des droits de l'homme, les 48 pays se sont dits «inquiets» par les indications de violations des droits humains et du droit international humanitaire (DIH) sur le territoire afghan. Ils condamnent les «exécutions et détentions arbitraires», les violences sexuelles, les mariages forcés ou encore la destruction de certaines infrastructures.
Ces Etats sont très préoccupés par la situation des plus vulnérables
Des femmes aux défenseurs des droits humains en passant par les enfants ou les représentants de la société civile. Les talibans sont appelés à protéger les civils.
Ces dizaines de pays demandent une investigation internationale. Mais malgré la volonté des Etats européens, la résolution approuvée lors de la récente session spéciale du Conseil des droits de l'homme n'avait pas prévu ce mécanisme.
Pas moins de trois autres déclarations conjointes sur l'Afghanistan ont été lancées mardi devant l'instance onusienne. Dont deux portées par la Chine qui demande, avec six ennemis des Etats-Unis, une investigation et des poursuites sur les crimes américains contre les civils.
Les talibans affichent une «indifférence flagrante» pour les droits des femme
«Contrairement à l'optimisme prudent auparavant, la situation en Afghanistan continue de se détériorer sous les talibans», a affirmé de son côté l'ambassadeur afghan Nasir Andisha. Selon lui, le nouveau gouvernement provisoire, dont sont exclues les femmes et les minorités, sape l'unité nationale et la diversité sociale et augmente «les tensions».
Les talibans affichent une «indifférence flagrante» pour les droits des femmes et les obligations internationales de l'Afghanistan, insiste ce libéral, opposé à l'Emirat islamique. La communauté internationale «ne peut être et ne devrait être silencieuse» face aux violations des droits humains et à la situation humanitaire, a-t-il dit.
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Et de l'appeler à oeuvrer auprès des talibans pour mettre un terme au recours à la force et aux détentions arbitraires contre les manifestants. M. Andisha déplore aussi la poursuite des violences dans le Panshir qui avait été décidée par ces islamistes malgré une offre de négociation. Dans cette région, des exécutions ciblées et extrajudiciaires mais aussi des disparitions forcées ont eu lieu depuis quelques semaines, affirme l'ambassadeur qui représente toujours son pays à l'ONU à Genève.
Lundi, la haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet avait dénoncé les «contradictions» des talibans. Mais le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, rassuré par deux lettres de l'Emirat islamique, appelle à utiliser l'aide humanitaire comme «levier» auprès de celui-ci pour avancer sur les droits humains.
Certains Etats ont dit lundi que leur aide à plus long terme dépendra des actes du gouvernement de ce pays. Depuis deux semaines, plusieurs vols humanitaires affrétés par les entités onusiennes ont déjà pu acheminer de la nourriture et des médicaments.
(ATS)