Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a notamment rencontré lundi celui qui est le numéro du gouvernement taliban, le mollah Abdul Ghani Baradar. Le chef du bureau politique des talibans et le ministre «de facto» de la santé étaient présents lors de l'entretien. «Il faudra voir comment cela évolue, mais c'était un bon entretien de départ», ajoute M. Maurer dans un entretien diffusé par Le Matin Dimanche.
Il s'est également rendu dans des capitales provinciales, à Kandahar et à Lashkar Gah, où il a parlé avec d'autres délégations de talibans. «J'ai été plutôt impressionné par leur professionnalisme». Ils avaient une bonne connaissance du secteur de la santé et disaient vouloir trouver la meilleure manière de servir la population, souligne M. Maurer.
Des Afghans se sentiraient plus en sécurité
Le président du CICR assure que les femmes employées par l'organisation peuvent pour l'instant continuer à travailler comme avant. «J'ai beaucoup insisté auprès du mollah Baradar pour que nos employées et celles du Croissant-Rouge puissent poursuivre leurs missions. Dans une large mesure, ce principe est respecté».
Selon M. Maurer, beaucoup d'Afghans lui ont dit être plus en sécurité actuellement qu'il y a deux mois. «La violence et l'insécurité qui duraient depuis de longues années semblent être arrivées à un terme» en Afghanistan. Il relève une certaine ambivalence. «Les gens avec qui je parlais ressentent à la fois de la peur et du soulagement».
Le CICR possède des bureaux à Kaboul, Kandahar et Lashkar Gah. Il entretient le dialogue avec les talibans «depuis trente ans», précise M. Maurer. Ses activités portent sur «des domaines cruciaux» pour la population, comme la santé, l'eau potable, les services de protection et l'assistance aux plus vulnérables.
(ATS)