Devant la préfecture d'Ile-de-France
Évacuation du camp de migrants qui souhaitent des logements

Les quelque 1.000 sans-abris, essentiellement des migrants, qui campaient depuis mercredi devant la préfecture d'Ile-de-France à Paris pour réclamer des solutions d'hébergement ont été évacués samedi au lever du jour, a constaté un journaliste de l'AFP.
Publié: 04.09.2021 à 11:10 heures
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Dernière mise à jour: 04.09.2021 à 12:28 heures
«A partir du mois prochain il va commencer à faire froid. Il deviendra trop dur de dormir sous tente. J'attends un hébergement durable, pas comme la dernière fois où j'étais resté seulement une semaine.» confie Yaseen Saleem, un Afghan de 24 ans.
Photo: DUKAS

Vers 7 heures, des agents de la mairie de Paris et de la préfecture ont investi le parc André-Citroën (XVe arrondissement) pour faire évacuer les tentes, sous escorte policière à distance.

Des bénévoles de plusieurs associations, dont France terre d'asile, également présents.

Les sans-abris, dans la très grande majorité en provenance d'Afghanistan et d'Afrique sub-saharienne, ont été séparés en deux groupes (familles d'un côté, hommes de l'autre) en attendant d'être pris en charge pour être mis à l'abri par la préfecture de région, qui gère l'hébergement d'urgence.

«A partir du mois prochain il va commencer à faire froid. Il deviendra trop dur de dormir sous tente. J'attends un hébergement durable, pas comme la dernière fois où j'étais resté seulement une semaine (dans un appartement à Saint-Germain en Laye, NDLR). Je veux vivre ici, je n'ai pas de famille ici. La France est ma famille» a déclaré à l'AFP Yaseen Saleem, Afghan de 24 ans arrivé en France «il y a six mois».

Les sans-abris sont montés au compte-goutte au cours de la matinée dans des cars affrétés par la préfecture, première étape vers une éventuelle solution d'hébergement.

«On ne lâchera rien, on continuera à visibiliser les invisibles. On ne veut plus de ce ping-pong qu'on vit depuis des décennie, mises à l'abri-mises à la rue. On veut simplement un logement pérenne pour toutes les personnes là (...) Il est temps de remettre à plat le dispositif d'accueil» a déclaré Yann Manzi, fondateur de l'association Utopia56, annonçant «une autre action dans la foulée» si «tous les hommes» n'étaient pas pris en charge.

Environ 500 migrants sans-abri s'étaient installés mercredi.

Cette installation devant la préfecture constituait la 10e action du «Collectif Réquisitions», qui regroupe plusieurs associations (Utopia56, Solidarité migrants Wilson, Enfants d'Afghanistan et d'ailleurs, le DAL) multipliant les actions coup de poing pour rendre visibles ces exilés à la rue.

En juillet, cette organisation avait occupé la très chic place des Vosges, dans le IVe arrondissement de Paris, après un gymnase de la mairie en mai et une ancienne école maternelle en janvier.

(ATS)

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