Les talibans la traquent
Une policière afghane de haut rang est recherchée

En Afghanistan, une cadre de la police criminelle de haug rang formée en Russie est pourchassée par les talibans. Présente à l'aéroport de Kaboul où elle n'a pas réussi à embarquer dans un avion d'évacuation, elle est désormais en fuite et craint pour sa vie.
Publié: 02.09.2021 à 11:20 heures
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Dernière mise à jour: 02.09.2021 à 12:26 heures
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Gulafroz Ebtekar était la numéro 2 de la police criminelle afghane.
Photo: Instagram
Celina Euchner, Alexandre Cudré (adaptation)

Gulafroz Ebtekar avait gravi les échelons des services de police jusqu’à devenir le numéro 2 de la police criminelle afghane. La femme de 34 ans, considérée comme un modèle pour sa génération, était un visage familier des médias.

Depuis la prise de contrôle des talibans, elle a tout perdu. En fuite, elle est pourchassée par les talibans et tente de quitter le pays, selon le portail de médias «East2West News». N’ayant pas pu embarquer dans un des avions d’évacuation, elle s'est évanouie dans la nature.

À coups de poing, de bottes, de crosse et de pierres

En août, le gouvernement afghan tombe et les talibans rentrent dans Kaboul. La policière se rend à l’aéroport. Perdue dans la foule tentant d’entrer dans l’aéroport, elle est reconnue par un garde taliban et prise à partie.

Plusieurs gardes la battent alors lourdement. «Leurs coups étaient accompagnés d’insultes, raconte-t-elle au journal russe 'Moskovsky Komsomolets'. Je n’arrivais pas à me lever ni à dire un mot. Ils m’ont frappée avec leurs poings, leurs bottes, les crosses de leurs armes et même des pierres.»

Elle arrive à s’enfuir. Ses autres tentatives pour prendre un vol sont infructueuses. Alors qu’elle est titulaire d’un Master dans une prestigieuse école de police russe, l’ambassade de Moscou refuse son embarquement.

N’ayant ni la nationalité ni de statut de résidente en Russie, les autorités lui disent ne pas pouvoir intervenir. Elle soupçonne que celles-ci désirent ne pas froisser le nouveau régime en l’évacuant.

Sans eau ni pain, entourée par les talibans

«J’ai dormi cinq nuits aux portes de l’aéroport de Kaboul, sans eau ni pain, entourée de talibans», explique la policière. Elle dit avoir assisté à la mort de plusieurs femmes et enfants.

«J’ai envoyé plusieurs messages aux ambassades de nombreux pays pour nous évacuer, moi, mon compagnon et ma famille. En vain», dit-elle. Le pont aérien occidental étant désormais terminé, cette solution est rayée de sa liste.

La jeune femme est désormais en fuite dans le pays. Elle se cache des talibans et dit continuer d’essayer de quitter l’Afghanistan.

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