La pression se fait sentir
Livraison de chars en Ukraine: tout dépend désormais de l'Allemagne

Les chars allemands Leopard 2 font l'objet de remous. Avant même que Berlin ne donne son accord pour une livraison à l'Ukraine, le fabricant a indiqué ne pas être en mesure de préparer les engins rapidement. L'urgence se fait pourtant sentir sur le front.
Publié: 17.01.2023 à 16:18 heures
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Dernière mise à jour: 17.01.2023 à 16:19 heures
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Livrer ou ne pas livrer? C'est la question cruciale que se pose l'Allemagne au sujet de ses chars Leopard 2.
Photo: Getty Images
Chiara Schlenz

«Les armes et les chars allemands sont essentiels à la survie de l'Ukraine», a récemment déclaré l'ambassadeur ukrainien en Allemagne, Oleksii Makeiev. Depuis des mois, les hommes politiques ukrainiens demandent à Berlin de leur livrer des chars Leopard 2. Mais jusqu'à présent, le pays de l'OTAN fait la sourde oreille.

Puis la Finlande et la Pologne ont annoncé la livraison de plusieurs chars Leopard 2 allemands, ce qui a fait renaître un peu d'espoir en Ukraine. Ceux-ci ont vite été douchés lorsque l'Allemagne a annoncé. «Même si la décision est prise demain de nous autoriser à envoyer nos chars Leopard à Kiev, la livraison durera jusqu'au début de l'année prochaine», a déclaré le président du directoire du fabricant Rheinmetall, Armin Papperger, au journal «Bild am Sonntag».

La raison invoquée: les chars doivent être entièrement démontés et reconstruits. Et cela prend du temps. Ce n'est qu'en 2024 que les appareils devraient être prêts à être exportés vers l'Ukraine. Il serait donc techniquement impossible de livrer les chars plus tôt. Un prétexte, selon Andreas Umland, expert en politique de l'Europe de l'est. «Il s'agit plutôt de la volonté politique de le livrer et moins des possibilités techniques», glisse-t-il à Blick.

La pression sur la chancellerie augmente

La Pologne, qui dispose de près de 250 chars Leopard 2, s'est déjà déclarée prête à aider l'Ukraine et à mettre ses véhicules de combat à disposition. Mais tout dépend de l'Allemagne, qui doit donner son autorisation.

Jusqu'à présent, le gouvernement fédéral de Berlin maintient son refus. Il n'a pas connaissance de demandes de livraison de la part de partenaires, selon le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit. Mais la pression sur la chancellerie augmente.

La propre sécurité comme excuse

La question des chars devrait être l'un des principaux sujets de discussion vendredi, lorsque les 30 pays de l'OTAN se réuniront sur la base militaire américaine de Ramstein, dans le Land allemand de Rhénanie-Palatinat. Concrètement, il sera question de l'augmentation de l'aide militaire.

Il y a toutefois peu de chances que l'Allemagne cède des chars de son propre stock à l'Ukraine. Il est fort probable que cette décision soit expliquée par des problèmes de sécurité.

Un motif similaire a déjà été fourni lorsque le gouvernement fédéral a été critiqué pour avoir trop attendu avant de livrer les véhicules blindés d'infanterie Marder. Comme l'a écrit entre autres la revue militaire «Soldat und Technik», l'Allemagne a également justifié l'absence de livraison en invoquant sa propre sécurité. Cela pourrait aussi servir d'excuse pour les Leopard 2.

Les Britanniques envoient des chars en Ukraine

Andreas Umland estime qu'il est peu probable que l'on trouve des alternatives au Leopard 2 ou au Leopard 1 lors de la conférence de Ramstein. «Pour diverses raisons, le Leopard 2 est probablement la variante la plus pratique», selon lui. Car il existe au moins dans treize armées européennes.

Cela faciliterait la formation des forces armées ukrainiennes à ce type de char, et permettrait en outre de mettre en place une plus grande coalition de pays faisant office de fournisseurs. Ce serait une grande aide pour l'Ukraine dans sa lutte contre les troupes russes. Mais les Allemands continuent à hésiter.

Les Britanniques, eux, tiennent leur promesse. Londres a fait savoir qu'il enverrait quatorze blindés de type Challenger 2 en Ukraine.

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