24 sur environ 240: c'est le nombre d'otages que le mouvement islamiste Hamas a libérés vendredi. Parmi eux se trouvaient surtout des femmes et des jeunes enfants. En contrepartie, Israël doit gracier des prisonniers palestiniens, dont une majorité de mineurs et accorder une trêve de quatre jours à la bande de Gaza. D'autres otages devraient suivre dans les prochains jours – 50 au total.
Quant aux otages masculins, ils doivent encore attendre, tout comme leurs familles qui espèrent un second accord. C'est le cas de Doris Liber. Son fils Guy Iluz, 26 ans, a été enlevé par des combattants du Hamas aux premières heures du 7 octobre. Il était à ce moment-là en compagnie de plusieurs amis. Deux d'entre eux ont réussi à se mettre en sécurité, Guy a été capturé avec un autre membre du groupe et les derniers ont été massacrés par les assaillants du mouvement islamiste.
Plus sur le conflit
«Ces deux dernières semaines, je n'ai quitté la maison que pour des enterrements», souffle la mère. Elle s'attendait à recevoir la visite des autorités à chaque instant. «Quand quelqu'un meurt, la police passe avec un travailleur social. Jusqu'à présent, personne n'est venu me voir. Cela me donne de l'espoir. Mais je reste sûre de rien.»
Une joie teintée de tristesse
Elle se félicite qu'au moins quelques parents soient désormais rassurés. «Bien sûr, je suis contente pour toutes les femmes et tous les enfants qui vont être libérés. Israël tout entier s'en réjouit», raconte-t-elle à Blick. Son témoignage contient toutefois un «mais» inavoué. Car elle ne sait toujours pas où se trouve son fils, ni même s'il est encore en vie.
«Depuis le 7 octobre, il n'y a plus de bons jours. Seulement des mauvais, puis des pires.» La mère du captif ne cesse de se réveiller pendant la nuit, d'éplucher l'actualité et d'espérer un signe de vie de son fils Guy. Car comme si tout cela ne suffisait pas, une vidéo de propagande du Hamas a fait son apparition à la mi-octobre. Un islamiste y affirme que Guy a été tué par des bombes israéliennes dans la bande de Gaza. Cette information n'a pas pu être confirmée ou infirmée par des sources officielles.
«Je ne crois rien de ce que dit le Hamas»
Le seul espoir de Doris Liber: le deal entre Israël et le Hamas comprend également l'autorisation pour les organisations humanitaires de se rendre dans la bande de Gaza et de rendre visite aux otages. «J'ai bon espoir d'obtenir une quelconque nouvelle de la Croix-Rouge me disant qu'il est vivant, glisse Doris Liber. J'ai besoin de plus d'informations, de quelque chose à quoi me raccrocher.»
La Croix-Rouge internationale (CICR) joue également un rôle déterminant dans l'échange d'otages et de prisonniers. Ce sont en effet des collaborateurs du CICR qui remettront les enfants et les femmes à l'armée israélienne (Tsahal).
Même si tout se passe bien pour ce premier échange de détenus, la peur ne quitte pas Doris Liber: «Toute cette affaire repose sur la confiance que nous accordons à l'organisation terroriste du Hamas. Ils ont de toute façon le dernier mot. Je ne crois rien de ce qu'ils disent.» Malgré ses inquiétudes et l'incertitude quant à un nouvel accord, la mère adresse une promesse à son fils: «Je viendrai te chercher.»