Op-ti-mis-te! Place au volontarisme et à l’envie de voir l’avenir en rose. Cessons de regarder 2025 comme une année de tous les dangers après les convulsions de 2024, une sorte de grand toboggan mondial en haut duquel Donald Trump donnera le top départ, dès sa prise de fonction à la Maison Blanche le 20 janvier. Et si ces douze prochains mois nous promettaient des révolutions positives? Portrait d’une année qui pourrait bien tout changer. Mais sans oublier les périls…
La première des révolutions dont nous pourrions tous nous féliciter sur le continent européen est le retour de la paix en Ukraine. Donald Trump l’a promis: il fera tout pour que les combats cessent à l’est du pays sauvagement agressé par la Russie le 24 février 2022. Alors bien sûr, les conditions de cette paix imposée sont assurées de faire couler beaucoup d’encre. Dès le début janvier, l’émissaire de Trump pour le conflit ukrainien, le général à la retraite Keith Kellog, se rendra à Kiev puis à Moscou. Avec quelles conséquences?
L’Europe saignée à blanc
Osons pourtant l’écrire: si la paix devait revenir sur le continent européen, ce serait une excellente nouvelle. L’Europe en difficulté économique est saignée à blanc par cette guerre. L’Union européenne devra s’investir aux côtés de l’Ukraine pour sa reconstruction. La Suisse, dont la neutralité a été ébranlée par ce conflit, pourra alors retrouver son rôle de médiateur. Ce qui serait une excellente nouvelle.
Seconde révolution positive en 2025: le possible renforcement de l’unité européenne face au rouleau compresseur économique et technologique américain. Là encore, les faits hérités de 2024 ne plaident pas en faveur de cette hypothèse.
L’Allemagne et la France
Et pourtant: quelle alternative pour les 27 pays membres de l’Union, avec lesquels la Suisse vient de conclure un nouveau paquet d’accords (surnommé les Bilatérales III) sur lesquels le peuple votera sans doute en 2027 ou 2028? 2025 pourrait être l’année d’un réveil communautaire. Mais il faudra pour cela que deux conditions au moins soient remplies: l’Allemagne doit sortir de son marasme après les législatives du 23 février, et la France doit retrouver la stabilité politique qui lui fait aujourd’hui défaut.
Révolution de l’IA
Troisième révolution à guetter: celle, en cours, de l’intelligence artificielle (IA). Oublions un instant les inquiétudes souvent justifiées sur le rôle d’Elon Musk aux côtés de Donald Trump. Mais ne diabolisons pas l’IA. Son potentiel pour améliorer nos vies quotidiennes est immense. L’IA peut torpiller nos démocraties. Elon Musk peut se comporter de manière scandaleuse, comme il vient de le faire en publiant une tribune en faveur de l’AFD, le parti d’extrême-droite allemand, dans le journal «Die Welt».
Reste que les avancées technologiques ne peuvent pas être réduites aux problèmes qu’elles posent. «L’intelligence artificielle ne remplacera pas l’humain dans les métiers où des décisions capitales doivent être prises. Dans nos sociétés, nous acceptons l’erreur lorsqu’elle est humaine mais pas quand elle est commise par une machine expliquait en 2016 dans «Le Monde» le consultant Julien Hobeika. L’intelligence artificielle va simplement aider l’humain à faire des choix plus efficaces et plus précis». Pas faux…
Retour à la géopolitique pour la dernière révolution attendue pour 2025, année des commémorations des 80 ans de la victoire des alliés sur le nazisme et sur le Japon impérial. Au Proche-Orient, les cartes peuvent maintenant être rebattues. Ce grand bouleversement, d’où un possible espoir de paix pourrait sortir, interviendra sur fond d’une tragédie dont il faut redire l’ampleur: l’écrasement du peuple palestinien dans la bande de Gaza, engendré par l’assaut terroriste du Hamas. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, grand vainqueur de l’année 2024, mais poursuivi par la Cour pénale internationale pour «crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité», peut-il accoucher d’autre chose que d’une guerre sans fin?
Le cas de la Syrie
La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie est porteuse d’énormes incertitudes. Elle pourrait engendrer une nouvelle crise migratoire et un sursaut du djihadisme mondialisé. N’oublions pas toutefois ce qu’elle engendre d’espoirs. La manière dont le peuple sud-coréen s’est mobilisé pour défendre la démocratie contre l’appel de son président à la loi martiale le 3 décembre est aussi exemplaire. 2025, année de la reconquête démocratique: et si c’était vrai?