GHB, prostitution, dérapages fascistes...
En Italie, les élections municipales partent en vrille

Lundi et mardi, les Italiens voteront pour les maires et les conseils municipaux dans près de 1200 municipalités. L'élite politique suit de près ces élections locales, colorées par des affaires plus improbables les unes que les autres.
Publié: 04.10.2021 à 11:56 heures
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Dernière mise à jour: 04.10.2021 à 12:00 heures
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Matteo Salvini craint d'être dépassé sur sa droite par les Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni.
Photo: keystone-sda.ch
Myrte Müller

Lundi et mardi, douze millions d’Italiens vont élire les maires et les conseils municipaux de près de 1200 municipalités et villes. C’est la première grande élection après la pandémie et un test politique d’envergure pour le premier ministre Mario Draghi.

Son gouvernement essaie d’inciter les Italiens à se faire vacciner avec des mesures anti-Covid strictes. Avec succès, car près de 70% des Italiens ont déjà été entièrement vaccinés. Mario Draghi reçoit beaucoup d’éloges, sauf de la part de l’opposition, qui se montre très critique.

L’opposition est méfiante

Celle-ci observe donc les élections locales d’un œil méfiant, notamment à Rome, Milan, Bologne, Naples et Turin. Les partis de la majorité gouvernementale pourraient être punis pour leur politique ferme au sujet du Covid.

C’est en tout cas ce qu’espère la droite populiste italienne, composée de la Lega de Matteo Salvini, des Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni et – encore plus à droite — du mouvement néo-fasciste Casa Pound. Ces différents partis espèrent bénéficier d’un regain dans les sondages.

Leur campagne électorale est criblée de gaffes, de scandales et de dérapages. Au programme: cocaïne, prostitution, argent sale et dérapages fascistes.

Le procureur général enquête sur le bras droit de Salvini

Une semaine avant la date des élections, Luca Morisi, homme de confiance très proche de Matteo Salvini et responsable des médias sociaux pour la Lega, démissionne de tous ses postes au sein du parti. Pour des «raisons privées», dit-il.

La vraie raison est pourtant plus piquante: le parquet de Vérone a enquêté lui pour trafic de drogue. Les médias italiens rapportent qu’il a escroqué deux prostitués roumains et leur a fourni de la cocaïne et du GHB.

La situation est particulièrement désagréable pour Matteo Salvini. Depuis des années, il réclame des sanctions sévères pour la possession de drogue, même douce et en petites quantités. D’autant que le politicien populiste s’est toujours insurgé contre les dealers étrangers. Pourtant, il tient bon aux côtés de son collègue de parti. «Tu pourras toujours compter sur moi. Toujours», lui a-t-il écrit publiquement.

Argent sale et saluts fascistes

La cheffe de Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, est également dans la tourmente. La plate-forme d’information Fanpage a diffusé le week-end dernier un document compromettant, une vidéo dans laquelle un des hauts fonctionnaires du parti, Carlo Fidanza, explique comment la campagne est financée par de l’argent sale. Le parquet de Milan enquête sur l’homme, qui a entre-temps démissionné.

Le reportage présente aussi une caméra cachée de certains de ses camarades de parti dans une posture encore plus problématique. Le groupe d’hommes est filmé faisant des saluts fascistes. On les entend aussi, dans le documentaire, évoquer de manière nostalgique l’époque fasciste de l’ère mussolinienne et faire des blagues sur les juifs.

Pas de quoi désarçonner Giorgia Meloni, qui répond que «si nous étions vraiment des néo-nazis, des crapules de la sorte, nous n’aurions pas besoin de journalistes infiltrés pour faire le ménage nous-même». Pas sûr que les votants soient convaincus.

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