Une histoire d’argent. Impossible de se préparer à la guerre sans payer davantage de canons, de tanks et de F35 (dans le cas de la Suisse) ou de Rafale (pour la France).
En clair: ceux qui dépensent beaucoup pour le social et pour la culture, comme nos amis français, vont peut-être devoir réviser leur modèle. Les artistes romands familiers de Paris s’en inquiètent. Demain, faudra-t-il fermer des théâtres et des musées publics pour remplir les arsenaux, dans un monde rendu encore plus incertain par les changements d’alliances version Donald Trump?
Il fallait bien aborder cette question qui fâche au comptoir de l’Helvetix Café, le podcast de Blick qui, chaque semaine, décrypte et raconte la France en version suisse. Et croyez-moi, cet épisode mérite d’être écouté! Difficile en effet de faire plus opposés que les points de vue de l’essayiste François Garçon, à la fois spécialiste du cinéma et des comparaisons entre la France et la Suisse, et la chroniqueuse culturelle Catherine Schwaab, vaudoise pour qui Paris restera toujours… Paris!
Equation budgétaire
Vous connaissez l’équation budgétaire française: 4,6% de déficit public programmé pour 2025, une dette record qui dépasse les 3300 milliards d’euros, et un ministre de la Défense qui, après les annonces d’Emmanuel Macron sur la menace russe, envisage de quasi-doubler le budget des armées pour le passer de 60 à 100 milliards d’euros! On sait aussi que la France a décidé d’engager une réflexion «stratégique» sur sa dissuasion nucléaire pour la mettre au service de ses partenaires européens. Cela va donc coûter encore plus cher. Question: où trouver l’argent?
Une armée rutilante
Sacrifier la culture pour acheter des canons? Un autre chiffre. En France, le budget alloué à la culture en 2024 s’élevait à 3,9 milliards d’euros, soit un peu plus de la moitié du coût annuel de l’arme atomique (entre 6 et 7 milliards d’euros). Alors, vous votez pour quoi? Plus de musées, de théâtres, de cinéma subventionné? Ou une armée rutilante, au garde-à-vous?
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