Préparez vos maillots quand vous montez à Paris, mais ne rêvez pas: vous ne pourrez pas tout de suite plonger dans la Seine depuis le Pont Neuf ou la passerelle des Arts, qui relie le Louvre à l’Académie Française.
La maire de Paris Anne Hidalgo, elle, l’a fait ce mercredi 17 juillet juste devant l’île Saint Louis, à Paris, au pied de son imposant Hôtel de Ville. Le fleuve qui traverse la capitale française est donc proclamé nageable, d’abord pour les Jeux Olympiques et paralympiques qui s’ouvriront le 26 juillet par une cérémonie sur l’eau, puis pour les Parisiens et les touristes à partir de 2025. Dans un an, la carte postale sera parfaite, si l’on en croit la municipalité. Il suffira de s’allonger sur les plages artificielles aménagées chaque été sur les quais. Puis de descendre dans la Seine via l’une des échelles solidement arrimées. Des maîtres nageurs veilleront. Et vous pourrez, en brasse coulée, admirer la Conciergerie ou Notre-Dame en restant assez proches du bord pour éviter les péniches et la navigation fluviale.
Natation en eaux libres
Il fallait, pour rendre la Seine apte à la baignade et disponible pour les épreuves de natation en eaux libres des JO, remporter une bataille: celle contre les bactéries Escherichia Coli et les entérocoques intestinaux. Vous avez bien lu. La Seine n’est pas le Danube qui, à Vienne, est emprunté par les nageurs depuis des décennies. Ce n’est pas Limatt à Zurich, où les eaux du Lac à Genève et Lausanne. La Seine est un fleuve chroniquement pollué, et très sensible à la montée des eaux lorsque les pluies redoublent, comme cela a été le cas au printemps. Le fleuve a aussi fait les frais, ces dernières semaines, du mot d’ordre sur les réseaux sociaux #jechiedanslaseine, destiné à empêcher Anne Hidalgo de mener son projet à bien. Mais cette fois, les autorités françaises ont mis le paquet.
36 points de contrôle anti-pollution et bactériologiques en amont et en aval de Paris. Quatre points de contrôle dans l’agglomération parisienne. Un bassin de rétention et de partage des eaux pluviales et eaux usées a été construit près de la gare d’Austerlitz. Des dizaines de kilomètres de canalisations nouvelles ont été posés. Même l’association Surf Rider a dû l’admettre dans son dernier rapport: le drapeau n’est plus rouge. Il est violet. Anne Hidalgo, le préfet de région, le président du Comité d’organisation des JO Tony Estanguet et quelques dizaines de personnes ont par conséquent pu se mettre à l’eau en combinaison ce mercredi. Quatre jours après la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera, qui gère désormais son ministère en «affaires courantes», puisque le premier ministre Gabriel Attal a présenté la démission de son gouvernement.
Piscine fluviale
Anne Hidalgo a nagé 50 mètres. Elle a promis qu’à l’emplacement où elle s’est baignée ce mercredi, sur les quais, dans le 4e arrondissement, une piscine fluviale sera installée dans un an. Pour mémoire, la baignade est interdite dans la Seine depuis un arrêté préfectoral datant de 1923 qui punit de 15 euros d’amende les contrevenants. Mais la vraie punition était bactérienne. Le site web de la mairie de Paris met encore en garde contre «le risque infectieux associé à la baignade dans une eau de mauvaise qualité microbiologique se traduit principalement par des gastro-entérites (diarrhées, maux de ventre, nausées, vomissements) ou des dermatites (plaques, démangeaisons…)».
Alors, prêts à plonger?