Pas un jour, ou presque, sans que l'état de santé de Vladimir Poutine fasse l'objet de nouvelles spéculations. Cancer de la thyroïde, du pancréas, Parkinson, chimiothérapie, phase terminale: le président russe est très malade, à en croire de nombreuses rumeurs.
À fin juin, c'est le chef des services secrets ukrainiens en personne, Kyrylo Budanov, qui pronostiquait une mort prochaine du chef d'État. Vladimir Poutine serait «gravement malade» et aurait au maximum deux ans de vie devant lui, assurait-il, sur la base d'informations récoltées par des «espions infiltrés au Kremlin».
Quelle que soit le diagnostic réel, les observateurs semblent tous aller dans le même sens: une santé plus que fragile pour le bientôt septuagénaire. L'imparfait semble de mise, puisqu'une voix divergente s'est fait entendre dimanche sur la BBC: Tony Radakin, chef des forces armées britannique, a démenti les rumeurs.
«Il a réussi à étouffer l'opposition»
Selon lui, aucun signe tangible ne permet d'affirmer que Vladimir Poutine est en mauvaise santé, encore moins qu'il n'a pas la situation sous contrôle. «Tous les commentaires sur une défaillance physique prochaine du président russe, ou sur d'éventuelles tentatives d'assassinat, ne sont que des vœux pieux», a affirmé Tony Radakin.
Au contraire, l'homme fort du Kremlin semble avoir la situation bien en mains. En tant que militaires professionnels, Tony Radakin et ses collègues perçoivent «un régime relativement stable» en Russie. «Vladimir Poutine a réussi à étouffer toute opposition, analyse Tony Radakin, et personne au sommet de l'État russe n'a pour ambition de le défier.»
Câbles sous-marins menacés?
S'il est optimiste pour la santé de Vladimir Poutine, le chef de l'armée britannique l'est moins sur l'état des troupes du pays le plus étendu du monde. Selon ses estimations, 50'000 soldats russes ont déjà été tués ou blessés pendant les combats en Ukraine, en plus de lourdes pertes matériel.
«Mais la Russie reste une puissance nucléaire», prévient Tony Radakin. Le Kremlin dispose en outre d'importantes ressources en matière de «cybercapacités, de capacités spatiales et de programmes sous-marins spéciaux». Cela pourrait menacer les câbles sous-marins par lesquels les données sont transportées à travers les continents, a déclaré le chef d'état-major.