Depuis le début de la guerre en Ukraine, la santé du président russe, Vladimir Poutine, est régulièrement sujet à spéculation. Certains lui attribuent un cancer foudroyant quand d'autres parlent de la maladie de Parkinson.
Cette fois-ci, c'est au tour du chef des services secrets ukrainiens, Kyrylo Boudanov, d'y aller de son diagnostic. Dans une interview accordée à «USA Today», il y révèle sans détour comment des espions ukrainiens auraient infiltré le Kremlin. Le chef des renseignements explique être au courant de l’état de santé de Vladimir Poutine, avançant que ce dernier souffrirait d’une maladie «grave» et pourrait n’avoir plus que quelques années à vivre.
«Informations secrètes»
Se référant à des «informations secrètes» obtenues par les espions ukrainiens au Kremlin, il affirme que Vladimir Poutine «n’a plus une longue vie devant lui».
Dans l’interview, Kyrylo Boudanov indique aussi à quel point les espions ukrainiens seraient proches du président russe. Ils siègent selon lui dans l’administration présidentielle russe, au Parlement et dans plusieurs départements des services secrets de Moscou.
Il affirme que les services secrets ukrainiens partent du principe que Poutine mourra de ces «maladies» dans les deux ans. Il n’a pas précisé de quelles maladies il s’agissait. Il ne présente pas non plus de preuves à l’appui de ces affirmations. Il n’est pas possible de vérifier cette affirmation de manière indépendante.
Démenti du gouvernement russe
C’est toutefois la première fois qu’un officiel ukrainien s’exprime aussi clairement à ce sujet. Le mois dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est vu contraint de démentir que Vladimir Poutine était gravement malade. Et ce, après que l’on a rapporté à plusieurs reprises qu’il était traité pour un cancer du sang.
En réponse à une question de TF1, Sergueï Lavrov avait répondu: «Je ne pense pas que des gens raisonnables puissent voir chez lui des signes de maladie ou de souffrance.»
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Les déclarations du chef des services secrets ukrainiens pourraient tout à fait n’être que de la propagande pure et simple. Depuis le début du conflit, la Russie et l’Ukraine sont engagées dans une guerre de l’information, chaque pays essayant de diffuser une mauvaise image de l’autre.
Il est toutefois très inhabituel qu’un chef des services secrets parle aussi ouvertement d’opérations d’espionnage. On ne sait notamment pas pourquoi Kyrylo Boudanov a révélé des informations aussi spécifiques sur l’endroit où se trouvent les espions ukrainiens au Kremlin.
Une vérité nécessaire?
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les rumeurs sur l’état de santé du président russe continuent donc de circuler sans que celles-ci puissent toutefois être confirmées.
On peut légitimement se demander pourquoi la santé de Vladimir Poutine suscite autant d’intérêt et de spéculations. Selon nos confrères de la RTBF, le contexte de guerre et la position du maître du Kremlin sont des raisons largement suffisantes.
Le président russe n’ayant pas de successeur assuré, il est fort probable qu’il se représente à sa propre réélection en 2024: «Le pays n’a pas une once de vérité sur la condition physique et émotionnelle de son président», explique à nos confrères le rédacteur en chef du média russe indépendant, Proekt, Roman Badanin.
Une inquiétude qui, en dehors du territoire russe, touche également la communauté internationale. Celle-ci se demande en effet si Vladimir Poutine, ce chef d’État avec une telle influence sur la sécurité mondiale, a bien l'entière possession de ses moyens.
(Adaptation par Thibault Gilgen)