Elizabeth II et la Suisse
En 1980, une visite d'Etat qui avait fait jaser

La reine Elizabeth II était venue en Suisse en avril 1980 en visite d'Etat. Le président de la Confédération Georges-André Chevallaz avait alors fait jaser au moment des honneurs militaires. Retour sur les rapports de la souveraine avec la Suisse.
Publié: 08.09.2022 à 20:45 heures
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Dernière mise à jour: 09.09.2022 à 07:51 heures
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Au côté du président de la Confédération d'alors, le Vaudois Georges-André Chevallaz, la reine Elizabeth II à son arrivée à Zurich lors de sa visite d'Etat en 1980.

La reine avait été accueillie par le Conseil fédéral in corpore à Zurich. «Alors que Sa Majesté termine la revue de la garde d'honneur et ne sait trop où se diriger, l'ancien conseiller fédéral vaudois Georges-André Chevallaz la fait pivoter d'un brusque mouvement de la main. Geste sacrilège! Dans le grand Commonwealth, celui sur lequel le soleil ne se couchait jamais, on coupait des têtes pour moins que cela!», écrit alors «L'Illustré».

Avec son époux le prince Philip, la souveraine britannique s'était ensuite rendue à Berne, Bâle, Lausanne, Montreux, Lucerne ainsi qu'au Grütli, où elle avait prononcé un discours.

Ignazio Cassis, dernier président suisse rencontré

Elizabeth II a par la suite rencontré à Londres d'autres présidents de la Confédération, Flavio Cotti et Samuel Schmid, respectivement en 1998 et en 2005. Le Bernois, qui avait discuté une vingtaine de minutes avec la souveraine, s'était dit alors très impressionné par sa royale interlocutrice, fort au fait de la Suisse.

Fin juillet 2012, la présidente de la Confédération de l'époque, Eveline Widmer-Schlumpf, a participé à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Londres. Un peu plus tôt, la Grisonne avait eu l'occasion de s'entretenir avec la reine Elizabeth II et le prince Charles. Ils ont parlé de Klosters (GR), où la famille royale passe souvent ses vacances. La reine lui aurait alors demandé où se situaient les espoirs de médailles de la Suisse.

Le dernier fut Ignazio Cassis, en avril dernier. En visite à Londres en vue de discuter d'un accord de libre-échange, le président de la Confédération s'est dit «très honoré d'avoir été reçu par la reine britannique Elizabeth II» après ses entretiens politiques avec le Premier ministre, Boris Johnson. «Cette marque d'amitié entre nos pays symbolise les liens étroits et anciens entre la Suisse et le Royaume-Uni», a-t-il tweeté.

D'autres Suisses ont rencontré la souveraine, comme le chef Anton Mosimann, qui a cuisiné pour elle notamment à l'occasion du jubilé de diamant de la reine en 2012 ou pour le banquet du mariage du prince William et de la princesse Kate en 2011. Le Bernois de Nidau s'est vu remettre l'Ordre de l'Empire Britannique (OBE).

Une distinction reçue également par quelques autres Suisses, dont l'avocat genevois Antoine Böhler, décoré en 2004 au grade d'officier honoraire. Cette récompense lui avait été remise pour ses services rendus pendant 20 ans à la Couronne comme conseiller juridique auprès des missions et du consulat général britanniques à Genève.

La reine ne skiait pas

L'OBE a aussi été décerné en 1997 au patineur Arnold Gerschwiler. En 1965, le violoniste Yehudi Menuhin, devenu ensuite Suisse en 1970, est décoré au grade de chevalier commandeur honoraire. Il sera anobli en 1993 par la reine.

Rectrice de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) de 2015 au 31 janvier dernier, la Britannique Sarah Springman avait quant à elle reçu cette distinction en 2012 en tant que triathlète.

La reine Elizabeth II n'a officiellement jamais passé de vacances en Suisse, contrairement à une de celles qui l'ont précédée, Victoria. Son successeur, en revanche, est depuis très longtemps un habitué des pistes de ski grisonnes: le prince Charles possède un chalet à Klosters, où on l'a notamment souvent vu sur les pistes avec ses deux enfants, William et Harry.

Or la reine ne skie pas. Après la guerre, «il était déjà trop tard pour moi d'apprendre à skier», avait-elle déclaré à la «Schweizer Illustrierte» après sa visite d'Etat en 1980 pour expliquer son absence de la station grisonne.

(ATS)

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