La mort du général russe de haut rang Igor Kirillov s'est répandue à la vitesse de l'éclair mardi matin. Ce militaire, connu pour être un ami de Vladimir Poutine, a perdu la vie lors d'un d'attentat à la bombe qui a été revendiqué par les services de sécurité d'Ukraine (SBU). Peu après la détonation de l'engin explosif, un porte-parole a indiqué au «Spiegel» que des agents avaient éliminé Igor Kirillov lors d'une «opération spéciale».
Au cours des derniers mois, les espions ukrainiens ont liquidé de nombreux opposants politiques de haut rang. Les militaires n'ont pas été les seules victimes de ces attaques. Des scientifiques, des déserteurs et des propagandistes fidèles au Kremlin ont aussi été touchés. Les agents de Kiev ont recours à des méthodes de plus en plus sophistiquées.
Un explosif très léger
Dans le meurtre d'Igor Kirillov, les espions auraient placé un engin explosif de quelques centaines de grammes sur un scooter électrique. Celui-ci a explosé au moment où le général russe quittait son logement.
La dissimulation de bombes dans des véhicules semble avoir fait son chemin au SBU. Pour trois cas au moins, du matériel explosif a été placé sur des véhicules tels que des scooters électriques ou des voitures afin d'éliminer des adversaires. Cette technique a son avantage: les explosifs sont discrets et se trouvent facilement sur le marché. Du coup, ils n'attirent pas l'attention. Dans une enquête récente, la BBC assure que le SBU recrute régulièrement des tueurs à gages pour commettre ces actes.
Mais le meurtre d'Igor Kirillov n'est pas le premier. Plusieurs décès sont imputés aux services secrets ukrainiens qui sont bien infiltrés dans les structures de sécurité de Moscou.
Meurtre d'un spécialiste en missiles
Il y a une semaine, la Direction générale du renseignement du ministère de la Défense ukrainien (HUR) ont déclaré avoir tué le scientifique spécialisé dans les missiles Mikhaïl Chatski. Il aurait largement contribué à moderniser et développer les systèmes de missiles russes. Il a été assassiné lors d'une «opération spéciale» et a été retrouvé dans une forêt de la banlieue de Moscou. On ne sait pas exactement comment il est mort.
spécialiste des drones tué par un explosif
Le chef de la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia, Andriy Korotkyy, est lui aussi mort début octobre dans l'explosion de sa voiture. L'HUR l'a qualifié de «criminel de guerre» dans une vidéo et a publié sur Telegram la vidéo d'un SUV blanc qui explose. Divers médias ukrainiens ont également parlé d'une «opération spéciale» de Kiev.
Le colonel russe Alexei Kolomeitsev, qui formait des forces spéciales à l'utilisation de drones d'attaque sur le champ de bataille, a également été liquidé. Contrairement au cas d'Andriy Korotkyy, il existe peu d'informations sur l'assassinat du colonel russe.
Assassinats de déserteurs
En décembre 2023, les services secrets ont revendiqué l'élimination d'Illya Kiva. Cet homme politique ukrainien avait fait défection en Russie. Il a été mortellement blessé par balles dans un hôtel près de Moscou. Le tueur à gages a réussi à se rendre discrètement sur le site.
Il n'est pas le seul Ukrainien à avoir payé de sa vie ses liens avec la Russie. Oleg Tsarev, ancien candidat à la présidence, est mort le même mois après une tentative d'assassinat. Selon l'agence de presse Reuters, l'attaque peut être attribuée au SBU.
La liquidation de Darja Douguina
Darja Douguina est décédée en août 2022. La fille du propagandiste du Kremlin Alexandre Douguine était une virulente opposante à l'Occident. Elle a qualifié à plusieurs reprises les Ukrainiens de «non-humains». Elle a également été tuée par un attentat à la voiture piégée.
On ne sait pas si l'attentat visait la jeune femme, alors âgée de 29 ans, ou si c'est son père qui aurait dû mourir. Les services de renseignement américains tiennent l'Ukraine pour responsable de ce meurtre.