«Je vous lance un appel: débloquez les routes. Cela ne me paraît pas faire partie des manifestations légitimes», a dit le dirigeant d'extrême droite. «D'autres manifestations qui se tiennent dans tout le Brésil, dans d'autres endroits, font partie du jeu démocratique. Elles sont les bienvenues», a-t-il ajouté.
«Je vous lance un appel: débloquez les routes. Cela ne me paraît pas faire partie des manifestations légitimes», a dit le dirigeant d'extrême droite, battu par l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) à la présidentielle, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, en référence aux barrages maintenus dans plus de la moitié des Etats, même s'ils étaient moins nombreux que la veille.
«D'autres manifestations qui se tiennent dans tout le Brésil, dans d'autres endroits, font partie du jeu démocratique. Elles sont les bienvenues», a-t-il ajouté.
Cette journée de mobilisation a été entachée par un épisode violent: sur un barrage routier près de Mirassol, dans l'Etat de São Paulo (sud-est), un automobiliste a percuté des manifestants, faisant au moins sept blessés selon la chaîne CNN.
Transition
Ces protestations avaient lieu au lendemain de l'allocution de Jair Bolsonaro, ex-capitaine de l'armée nostalgique de la dictature militaire (1964-85), battu de peu dimanche par Lula. Il a rompu mardi un lourd silence de deux jours pour dire qu'il «respecterait» la constitution et a donné le feu vert à la transition avec son successeur de gauche Lula.
Mais il a aussi délivré un message reçu comme un encouragement par ses soutiens: «Les manifestations pacifiques seront toujours bienvenues». Selon lui, elles sont «le fruit de l'indignation et d'un sentiment d'injustice concernant la façon dont le processus électoral s'est déroulé».
A São Paulo, des milliers de «bolsonaristes» manifestaient mercredi devant le commandement militaire du sud-est, exigeant une intervention de l'armée aux cris de «intervention fédérale tout de suite», a constaté une journaliste de l'AFP-TV.
Une manifestation similaire devant le quartier général de l'armée à Brasilia réunissait également des milliers de protestataires, selon un photographe de l'AFP, certains scandant «résistance civile».
Même scénario à Rio de Janeiro, où des milliers de manifestants chantaient devant le commandement militaire: «Lula, voleur, ta place est en prison», selon un journaliste de l'AFP-TV.
Saluts nazis
«On demande [...] une intervention militaire pour que notre pays ne devienne pas communiste», a expliqué à l'AFP-TV Rodrigo da Mata, un vendeur de 41 ans, à São Paulo. «Nous ne reconnaissons pas le résultat de l'élection, parce que nous savons qu'elle a été frauduleuse, comme tout ce que fait le PT», ajoute-t-il au sujet du parti des travailleurs de Lula.
Des saluts nazis ont été filmés lors de manifestations dans l'Etat méridional de Santa Catarina. Selon le site d'informations UOL, des manifestations en faveur d'une intervention de l'armée ont eu lieu mercredi devant des bâtiments militaires de 11 Etats (sur 27) du pays.
Menace de pénurie
Le nombre de barrages routiers a baissé de près de moitié mercredi: la police de la route fédérale (PRF) a annoncé avoir enregistré 146 barrages, contre 271 la veille, dans 16 Etats du Brésil, selon un bilan publié mercredi après-midi. 688 manifestations de cette nature ont été dispersées, a-t-elle précisé.
Leur nombre a drastiquement baissé à partir du moment, où la police a commencé à faire usage de la force avec l'aval de la cour suprême, qui l'a exhortée à recourir à «tous les moyens nécessaires» pour débloquer les chaussées.
Les barrages ont entraîné des difficultés d'approvisionnement au Brésil, qui compte presque exclusivement sur le transport routier pour l'acheminement des biens et produits alimentaires.
La confédération nationale des industries a averti dès mardi du «risque de pénurie et de manque de combustible» si les barrages routiers n'étaient pas rapidement levés. Le site d'informations G1 estimait pour sa part que 70% des supermarchés constataient déjà des ruptures d'approvisionnement de certains produits.
(ATS)