Anastasia Gulej, rescapée de l'Holocauste
«Je survivrai aussi à ce connard de Poutine!»

Anastasia Gulej, 96 ans, a dû fuir son pays natal. Ce n'est pas la première fois que cette Ukrainienne vit une guerre. Elle a survécu aux camps de concentration nazis dans les années 1940. Après Hitler et Staline, elle n'a pas peur de Vladimir Poutine.
Publié: 18.04.2022 à 19:38 heures
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Dans un discours véhément, Anastasia Gulej, 96 ans, déclare: «J'ai survécu à Hitler, j'ai survécu à Staline et je survivrai aussi à ce connard de Poutine!»
Photo: keystone-sda.ch
Céline Trachsel

C’est avec véhémence que la nonagénaire Anastasia Gulej déclare: «J’ai survécu à Hitler, j’ai survécu à Staline et je survivrai aussi à ce connard de Poutine!»

Vendredi soir, l’Ukrainienne a pris la parole à Bergen-Belsen, en Allemagne, lors d’une cérémonie commémorative pour les survivants de l’Holocauste à l’occasion du 77e anniversaire de la libération de ce camp de concentration. Dans son discours, elle a parlé de «génocide contre les Ukrainiens» et a comparé les Russes aux nazis, rapporte la «Berliner Zeitung». «Les mots me manquent pour décrire ce que les admirateurs d’Hitler du Kremlin ont fait à Boutcha et à Marioupol», a soupiré la survivante. Cette dernière a récemment fui l’Ukraine pour l’Allemagne.

Le même camp qu’Anne Frank

Anastasia Gulej sait de quoi elle parle, étant elle-même une survivante des camps de concentration. Début janvier 1945, elle est déportée à Auschwitz à 19 ans, avant d’être transportée au camp de Bergen-Belsen. Le même camp où se trouvait Anne Frank, morte d’une infection. «Je ne peux pas oublier une seule minute que j’ai passée ici à attendre la mort», raconte l’Ukrainienne pendant son discours.

Anastasia Gulej restera dans le camp jusqu’à sa libération quatre mois plus tard en avril 1945 par les troupes britanniques. «Je n’avais même pas assez de force pour ressentir de la joie», raconte la témoin de l’époque.

Retour en Allemagne

Après le début de la guerre en Ukraine, Anastasia Gulej aurait préféré rester dans son pays. Mais comme sa maison se trouve juste à côté d’un aéroport ciblé par les frappes militaires, elle a décidé, le cœur lourd, de s’enfuir avec son fils Vassyl et sa fille Valentyna.

Des amis allemands l’ont alors fait venir en Allemagne, après avoir régulièrement travaillé avec elle pour ses témoignages et ses discours lors de cérémonies commémoratives. Une biographie de cette femme de 96 ans aurait dû paraître le mois dernier, mais elle doit d’abord être complétée par un autre chapitre, celui de sa fuite de son pays natal à cause de l’agression militaire de la Russie.

(Adaptation par Louise Maksimovic)

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