Ibrahim Khraishi est l'ambassadeur palestinien en Suisse et représente l'Autorité palestinienne auprès des Nations unies à Genève. Ce médecin de formation est issu d'une vieille famille de Cisjordanie. En ce moment, il milite à Genève pour l'arrêt de la violence. Il répond aux questions de Blick par téléphone.
Concernant les attaques du Hamas depuis la bande de Gaza contre des civils en Israël, Ibrahim Khraishi déclare: «Je condamne toute forme de violence contre la population civile. De tous les côtés. Chaque victime civile est une tragédie.»
Mais il renvoie immédiatement la responsabilité à l'Etat israélien. «Nous devons aussi voir que depuis des années, des attaques d'Israël contre des cibles civiles en Palestine ont lieu en permanence.» L'ambassadeur ne souhaite pas davantage parler des actes terribles du Hamas, mais plutôt critiquer le contexte général avec Israël.
«Nous avons des divergences»
Ibrahim Khraishi fait remarquer que toute la population palestinienne ne fait pas bloc derrière le Hamas. «Nous avons nos différences, précise-t-il. Nous ne soutenons pas la violence.» Avant de réaffirmer l'implication d'Israël: selon lui, l'état hébreu a commis des violences contre des civils en Palestine depuis des décennies.
«Cela fait des années que nous mettons en garde contre une explosion de la situation», explique Ibrahim Khraishi. Les Palestiniens ne vivent pas dans un territoire occupé depuis samedi. Ces deux dernières années, les attaques systématiques contre le peuple palestinien se sont multipliées. «Des violations des droits de l'homme se produisent tous les jours sans qu'elles soient sanctionnées au niveau international.»
L'ambassadeur critique particulièrement le Premier ministre israélien: «Les déclarations racistes quotidiennes du gouvernement Netanyahu jettent de l'huile sur le feu.» Selon Ibrahim Khraishi, la partie palestinienne est prête à appliquer les décisions de l'ONU, alors que le gouvernement actuel d'Israël s'y refuse. «Ils persistent dans leur position d'occupation de la Palestine.»
Appel à un cessez-le-feu
Cela provoque des souffrances dans la bande de Gaza. La population vit dans la peur. «Depuis samedi, plus de 600 Palestiniens sont morts, dont 100 enfants et 80 femmes.» Personne n'est en sécurité pour le moment. Des ambulances ont même été attaquées et trois hôpitaux ont été touchés par des bombes.
Sans compter que l'offensive terrestre israélienne menace. L'ambassadeur craint «qu'il y aura un nombre incroyable de victimes, et surtout des civils». Il faut impérativement un cessez-le-feu, maintenant. Ibrahim Khraishi implore: «Déposez les armes! Tous!»