Le nombre de morts en Israël augmente pratiquement chaque minute. Lors d'une attaque sans précédent, la branche armée du Hamas a pénétré dans le pays pour procéder à une attaque qui a fait plus de 1000 morts. Israël a immédiatement ordonné un blocus total de la bande de Gaza.
«Ils feront la paix un jour»
La peur et la colère sont palpables dans les conversations avec les Israéliens en Suisse. Ayal Haneman est restaurateur à Zurich. Interrogé par Blick, ses premiers mots surprennent: «Les Palestiniens et les Israéliens feront la paix un jour. Je n'ai aucun doute à ce sujet.»
Pour Ayal Haneman, ce ne sont pas les Palestiniens qui posent problème, mais le Hamas et ses opérations armées: «Nous sommes en guerre et nous nous battons contre la terreur. Pas contre un pays.» Il souhaite que l'Occident reconnaisse au plus vite le Hamas comme un groupe terroriste et agisse en conséquence. Ayal Haneman n'arrive pas à croire que le Hamas s'en prenne aux civils et enlève des civils. L'entrepreneur ne voit désormais pas d'avenir serein dans la région: «L'armée israélienne va maintenant entrer dans la bande de Gaza. La contre-offensive arrive.»
C'est également l'hypothèse de Tomer I.*: «L'agression ne vient pas d'Israël. Si les Palestiniens parvenaient à se détacher du Hamas, un bel avenir de paix s'offrirait à eux» confie le presque quadragénaire. «Mon cœur est aussi avec les Palestiniens», dit-il. Il conclut: «La fin de la violence est possible. Mais seulement avec l'aide de la communauté internationale. Depuis des années déjà, le Hamas n'a pas seulement porté préjudice à Israël, il tient également les Palestiniens en otage.»
«Les Israéliens rendent aux Palestiniens vingt fois ce qu'ils ont subi»
Sami Daher tient un restaurant à Soleure. Né à Nazareth, ce Palestinien de 64 ans est le seul à accepter de parler à Blick. En apprenant les attaques contre Israël, il a d'abord «ressenti une certaine fierté» à l'idée que les Palestiniens soient militairement capables d'une telle frappe. Une position que tous les Palestiniens ne partagent pas.
Mais le restaurateur a aussi très peur de ce qui va suivre. «Que se passera-t-il après cette terrible attaque?» se demande-t-il. «Il faut craindre le retour de bâton. Souvent, les Israéliens rendent aux Palestiniens vingt fois ce qu'ils ont subi. «Le risque de génocide est désormais énorme», prévient le restaurateur, en évoquant la bande de Gaza.
Il déplore les crimes de guerre perpétrés par le Hamas lors de son attaque, mais il souligne: «La résistance est un droit humain. Les habitants de la bande de Gaza vivent dans une prison et le monde a oublié leur souffrance. Les Palestiniens n'ont pas de chance équitable de se défendre. Il critique le fait que l'UE et les Etats-Unis soutiennent l'Etat d'Israël sur le plan économique et militaire.»
Le conflit qui déchire depuis plus de 100 ans les Juifs et les Palestiniens n'est pas facile à résoudre, affirme Ayal Haneman. Car si les deux peuples sont en partie ennemis, ils sont aussi profondément liés l'un à l'autre: «Notre destin est de vivre ensemble, comme des jumeaux.» En somme, il faut prendre la Suisse comme modèle: «Les cantons se sont toujours fait la guerre entre eux. Jusqu'à ce qu'ils comprennent que les conflits internes ne jouaient pas en leur faveur.»