Les bienfaits sont immenses, d'après une étude!
Pourquoi faut-il couper les réseaux sociaux en vacances… et comment y parvenir sans trop souffrir

D'après une nouvelle étude, les vacances représentent l'occasion idéale de couper les réseaux sociaux, pour favoriser la santé mentale et le repos. Cela vous paraît infaisable? Une experte d'Addiction Suisse vous donne 3 conseils.
Publié: 29.07.2024 à 17:03 heures
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Dernière mise à jour: 30.07.2024 à 08:59 heures
De nombreuses études ont montré les effets néfastes que peuvent avoir les réseaux sociaux sur la santé mentale, notamment sur le niveau d’anxiété, les risques de dépression ou de dépréciation de soi.
Photo: Shutterstock
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Margaux BaralonJournaliste Blick

Nous sommes 4,6 milliards de personnes à travers le monde à utiliser les réseaux sociaux. Pour le meilleur, mais aussi pour le pire. De nombreuses études ont montré les effets néfastes que peuvent avoir ces applications sur la santé mentale, notamment sur le niveau d’anxiété, les risques de dépression ou de dépréciation de soi. Et alors que la période estivale est propice à la publication de multiples photos de vacances en maillot de bain, à bord d’un avion ou en train de siroter un cocktail près d’une piscine, elle pourrait aussi être l’occasion, au contraire, de faire une pause.

En juin, trois chercheuses canadiennes ont publié dans la revue «Body Image» une étude portant sur les conséquences d’une «détox numérique» (digital detox en version originale). Celle-ci a été menée sur une cohorte réduite de 66 femmes, âgées de 17 à 24 ans. La moitié d’entre elles ont eu pour consigne de ne pas utiliser les réseaux sociaux, tandis que l’autre moitié a poursuivi ses activités en ligne habituelles. Toutes les participantes ont répondu à des questions avant et après le test, qui a duré une semaine.

Une semaine de pause pour booster sa confiance en soi

Le résultat est édifiant: les jeunes femmes qui ont passé une semaine sans TikTok, Instagram ou Snapchat «ont vu leur estime d’elles-mêmes et l’image de leur corps s’améliorer significativement», indiquent les chercheuses dans un communiqué. C’est particulièrement le cas pour les participantes «les plus vulnérables à l’internalisation d’un idéal de minceur». Autrement dit, une détox numérique d’une semaine a déjà permis d’observer des améliorations.

Cette étude «suggère une relation entre les contenus vus sur les réseaux sociaux et la façon dont on se perçoit», résume Marina Delgrande Jordan, coresponsable du secteur recherche de la fondation Addiction Suisse, et autrice d’un rapport sur les comportements en ligne des jeunes. «Elle confirme les craintes qu’on a par rapport à l’impact que peuvent avoir les images véhiculées sur les réseaux sociaux, notamment par les influenceurs et influenceuses», même si sa réalisation sur un court laps de temps ne permet pas de déduire ce qui se passe à long terme.

Reste qu’éviter les réseaux sociaux pendant un temps donné, par exemple, en vacances, est quand même une bonne idée. Voici 3 outils pour y parvenir sans trop de mal: 

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Sanctuariser des moments et des lieux sans téléphone

Marina Delgrande Jordan rappelle que «le smartphone est censé être à notre service pour répondre à des besoins». Même si c’est difficile, «il faudrait avoir un usage qui répond à des besoins et non à des sollicitations». Vous vous souvenez d’Instagram qui vous rappelle à l’ordre dès que vous ne vous êtes pas connecté depuis plusieurs jours? Couper ce type de notifications pourrait être un premier pas.

Marina Delgrande Jordan conseille aussi de sanctuariser moments et des lieux: «On peut se dire par exemple que le soir, le smartphone n’entre pas dans la chambre à coucher. Qu’il disparaît pendant les repas. On peut se fixer des petites règles, des endroits et des moments, où le téléphone n’a pas sa place.» Par exemple, pas de smartphone au bord de la piscine, ni sur la plage... 

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2

Combler le vide par d’autres activités

Pour Jennifer Mills, la professeure en psychologie et autrice de l’étude canadienne sur la détox numérique des jeunes femmes, il faut aussi prendre conscience que le temps que nous ne perdons pas sur les réseaux sociaux sera mieux employé: «Si nous passons plus de temps dans la vraie vie, à socialiser avec des amis, dormir, sortir, faire de l’exercice, ce sont autant de choses qui vont combler le vide laissé par les réseaux sociaux.» 

De futures recherches devront d’ailleurs, estime l’experte, permettre de mesurer ces bienfaits-là. Mais en attendant, les vacances sont l’occasion de ralentir le rythme et s’adonner à des activités délaissées lorsqu’on se retrouve pris dans le tourbillon du quotidien. Sport, balade, lecture… quelle que soit la formule choisie, on peut trouver bien des alternatives à l’interminable scrolling sur TikTok.

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Prendre conscience des risques d’addiction

Marina Delgrande Jordan encourage également à être conscient des mécanismes mis en œuvre pour nous rendre accros aux réseaux sociaux: «Il y a des aspects positifs, comme relier les gens entre eux. Le problème, c’est que les réseaux sont aussi des espaces commerciaux. Assez rapidement, des algorithmes vont donc apprendre à vous connaître et proposer des contenus sélectionnés pour répondre à votre profil. Cela va vous proposer des choses toujours plus ciblées, jusqu’à vous enfermer dans une bulle filtrée et vous solliciter par des notifications. Le but étant de vous faire passer le plus de temps possible sur ces réseaux sociaux et de capter votre attention.»

Notre experte rappelle par ailleurs qu’au niveau cérébral, on observe des similitudes avec ce qu’il se passe lorsqu’on consomme des substances psychoactives: «Ces mécanismes visent le système de récompense dans notre cerveau, qui est l’un des éléments impliqués dans le développement d’une addiction.» 

Jennifer Mills abonde: «Avec les réseaux sociaux, la quantité de contenus disponibles est infinie. Il y a toujours du neuf, ce qui stimule ce système de récompense et fait que nous en voulons toujours plus.» Pas vraiment un mindset adapté aux vacances, plutôt censées nous détendre et nous refocaliser sur le moment présent. Encore une raison de lâcher le smartphone, pour s'allonger comme une crêpe au bord de l'eau – et ne penser à rien! 

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