C'est presque comme si Migros fusionnait ses dix coopératives régionales qui se sont développées au fil des décennies – une révolution! Jusqu'à présent, chaque coopérative gérait son propre supermarché. Désormais, l'administration de la Fédération des coopératives Migros (FCM) veut gérer les activités de supermarché comme une filiale unique – dans une société indépendante à gestion centralisée. Les spéculations à ce sujet existent depuis des années.
Le nouveau supermarché devrait avoir son propre conseil d'administration et sa propre direction. La nouvelle entité n'a pas encore de nom concret. Mais le terme culte de Migros ne sera certainement pas perdu. Cette grande réorganisation soulève toutefois encore quelques questions. Blick fait le point sur la restructuration du plus grand employeur de Suisse, en dix questions.
Faire ses courses va-t-il devenir moins cher?
Si les dix coopératives régionales Migros regroupent leurs achats, elles auront une meilleure position de négociation vis-à-vis des fournisseurs. Et leur pouvoir de marché augmentera. Cela aura alors des répercussions sur les tarifs d'achat. Les prix pour les consommateurs baisseront en conséquence. Et Migros pourra mieux amortir les effets de l'inflation. Celle-ci était de 2,6% en avril. La marque, qui a réalisé en 2022 un chiffre d'affaires de 13 milliards avec ses supermarchés, n'a cependant pas encore promis de baisser ses prix.
Migros sera-t-elle moins régionale?
De la région, pour la région. Tel est l'un des slogans les plus connus de Migros. Cela ne devrait pas beaucoup changer. En Suisse romande, aucun œuf de Suisse orientale ne sera vendu à l'avenir. Les contrats avec les fournisseurs régionaux sont en place. A plus long terme, l'assortiment sera probablement plus complet. Il pourrait toutefois y avoir des rationalisations là où les coopératives se sont jusqu'à présent opposées. La régionalité restera un élément important de l'assortiment.
Qu'adviendra-t-il des marques propres de Migros?
Le détaillant, dirigé par le nouveau CEO Markus Irminger, veut rationaliser son portefeuille de marques. Et ce, sur toute la gamme, qu'il s'agisse d'ustensiles de cuisine ou de sous-vêtements. Mais cette stratégie comporte aussi des risques, car une grande partie de l'ADN de Migros pourrait ainsi se perdre. Le géant orange ne veut cependant pas se passer de l'eau minérale Aproz, ou des barres de Farmer. Il ira chercher plutôt dans l'assortiment d'hygiène dentaire ou les bons vieux classeurs, qui sont de moins en moins demandés.
Pourquoi Migros fait-elle ce pas?
Dans son activité principale, Migros est en train de modifier fondamentalement sa structure peu claire avec dix coopératives régionales. Actuellement, chacune d'entre elles dispose encore de ses propres services de logistique, d'informatique, de finance et de marketing. Cela doit cesser à partir du 21 janvier 2024. Les structures internes seront ainsi simplifiées. L'objectif de la nouvelle société de services: augmenter l'efficacité. Et améliorer la marge. Dans le commerce de détail, les coopératives ont réalisé en 2022 un chiffre d'affaires de 13 milliards de francs.
Qu'est-ce qui va changer en interne chez Migros?
En interne, la réorganisation sera déjà perceptible dans une première phase. Avec une seule centrale, Migros pourra prendre des décisions plus rapidement. Mais le nouveau supermarché doit d'abord déterminer comment il veut se structurer en interne. Aura-t-il besoin d'un seul service RH ou de plusieurs? Une fois les structures en place, l'enseigne verra ce qu'il est possible de faire. Il est clair que les avantages l'emportent: Migros sera moins chère, plus rapide et plus conséquente.
Est-ce la fin des princes régionaux?
Pendant des décennies, les chefs des coopératives régionales ont mené la belle vie. Désormais, leur pouvoir est limité. Mais pas totalement. «Des représentants des coopératives régionales et de la FCM siégeront au conseil d'administration», écrit Migros. La prospection du marché régional, la distribution opérationnelle et le réseau de points de vente continueraient à être placés sous la responsabilité des dix coopératives régionales.
Qui sera le chef de la nouvelle Super-Migros?
Depuis mai, Markus Irminger est le nouveau patron de Migros. Il n'est toutefois pas seulement le chef des supermarchés, mais de toute la Fédération des coopératives du géant orange. On ne sait pas encore qui prendra les rênes de la nouvelle Super-Migros. Selon les initiés, le chef du marketing Matthias Wunderlin et Peter Diethelm, chef de Migros Suisse orientale, sont en première ligne.
Que va-t-il se passer maintenant?
En mai, les administrations régionales se prononceront sur la nouvelle organisation. Si elles l'approuvent, les autres étapes de la mise en œuvre seront lancées, écrit Migros. Le 1er janvier, les choses devraient commencer à bouger.