Les bergers pourront-ils à l'avenir utiliser des armes à feu contre les loups qui les attaquent? L'administration fédérale a été chargée mardi par la Commission de l'environnement du Conseil national d'examiner cette possibilité. Les tirs de défense pourraient donc être autorisés à l'avenir en cas d'attaque de loups.
La proposition a été déposée par le conseiller national valaisan UDC Michael Graber. Il soutient pleinement la réglementation actuelle, qui permet de réguler le loup à titre préventif à certaines heures, et qui doit absolument être maintenue en l'état. «Le loup est un animal très intelligent et capable d'apprendre. Il doit comprendre qu'il n'a pas seulement des proies faciles devant lui, mais que sa propre vie peut être mise en danger s'il s'attaque à des moutons sur l'alpage», souligne le conseiller national UDC.
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«Tir de défense» comme en France
Le Valaisan connaît des bergers qui, pour cette raison, passent tout l'été dans un bivouac et ne quittent pas leur troupeau des yeux. Comme en France, ils devraient donc pouvoir effectuer un «tir de défense» sur leurs troupeaux en cas d'attaques répétées de loups. Il est conscient que cette méthode nécessite une analyse approfondie de différents aspects.
«Mais si l'on autorisait les bergers à porter une arme pour effectuer des tirs de défense en cas d'attaque, les loups pourraient en tirer des leçons et se tiendraient à l'avenir à l'écart des troupeaux», argumente Michael Graber. Il est convaincu que l'on pourrait ainsi maîtriser le problème des canidés.
Aujourd'hui, on prétend souvent que le nombre d'attaques de loups a diminué, lance le Valaisan. C'est vrai, mais cela s'explique uniquement, selon lui, par le fait que de moins en moins de moutons passent l'été à l'alpage. «Dans toute la région du Simplon, il n'y a plus qu'un seul berger.» Et c'est au tour de l'économie alpestre de mourir, déplore-t-il.
Tensions avec l'agriculture
Une chose est sûre: la population croissante de loups en Suisse provoque de plus en plus de tensions avec le domaine agricole. C'est pourquoi la Confédération autorise des mesures de régulation de la population. L'année dernière, le ministre de l'Environnement Albert Rösti a sonné l'hallali sur le loup... à titre préventif.
Jusqu'alors, le ministre de l'Environnement avait ignoré les critiques, les organisations de protection de la nature et des animaux s'opposant à de tels tirs. Son département a raccourci sans hésiter les procédures démocratiques habituelles afin de pouvoir ouvrir la chasse dès l'hiver - ce qui avait déjà déclenché une tempête d'indignation à l'époque.
Pour la première fois, les gardes-chasse et les chasseurs étaient autorisés à abattre des meutes entières sans que celles-ci aient déjà causé de gros dégâts. Les cantons, les partis ou les associations n'ont même pas eu la possibilité de prendre position en bonne et due forme. Ce n'est que ce printemps qu'il a rattrapé la consultation ordinaire pour l'adaptation nécessaire de l'ordonnance.