C'était un louveteau!
Le loup tiré au Mont Tendre n'était pas le chef de la meute

Le loup tiré à la mi-janvier dans le secteur du Mont Tendre (VD) a été formellement identifié: malgré sa forte corpulence, ce n'est pas le chef géniteur de la meute, mais un jeune né en 2023. Quant au loup braconné dans la Broye, il s'agit bien de M212.
Publié: 13.02.2024 à 15:31 heures
Les analyses ADN et une autopsie réalisée à l'Université de Berne ont permis d'identifier le loup tiré par des gardes-faune dans la nuit du 11 au 12 janvier au Mont Tendre: il s'agit d'un jeune mâle né en 2023 au sein de la meute, annonce mardi l'Etat de Vaud. (Image symbolique)
Photo: Keystone

Le loup tiré à la mi-janvier dans le secteur du Mont Tendre (VD) a été formellement identifié: malgré sa forte corpulence, ce n'est pas le chef géniteur de la meute, mais un jeune né en 2023. Quant au loup braconné dans la Broye, il s'agit bien de M212, probablement le premier loup de Suisse installé durablement en plaine.

Les analyses ADN et une autopsie réalisée à l'Université de Berne ont permis d'identifier le loup tiré par des gardes-faune dans la nuit du 11 au 12 janvier au Mont Tendre: il s'agit d'un jeune mâle né en 2023 au sein de la meute, annonce mardi l'Etat de Vaud.

«L'erreur est humaine»

Le canidé avait une taille et un développement quasiment équivalents à ceux d'un mâle adulte. Il pesait 33 kilos et présentait un développement sexuel avancé. «L'erreur est humaine: un loup adulte pèse entre 35 et 40 kilos» a expliqué à Keystone-ATS Frédéric Hofmann, de la Direction générale de l'environnement. Ce poids particulièrement élevé s'explique par son origine. «On a observé depuis longtemps que le chef de la meute, qui vient d'Europe centrale, a une sacrée corpulence», confie Frédéric Hofmann.

Le tir s'est effectué dans le cadre légal. «Il s'est fait en toute légalité», observe Frédéric Hofmann. Le canton avait obtenu l'autorisation de réguler un individu de la meute, que ce soit un jeune de l'année ou le chef du groupe. Reste que l'objectif premier était d'abattre le mâle géniteur, en raison de son comportement problématique.

Répit jusqu'en juin

Par le passé, M351 s'est livré à plusieurs prédations, notamment aux abords de fermes, et s'est attaqué à un mouton dans un hangar. «Un loup doit craindre l'homme. A Saint-Livres en mars 2023, face à un propriétaire de ferme, il n'a pas eu de réaction de fuite immédiate. Certes, cela est peut-être lié à la présence d'un chien, face auquel il se sent défié ou attiré. Mais on ne peut pas le tolérer», dit-il.

Le canidé obtient désormais un sursis. La procédure repart de zéro. En cas de nouveau comportement problématique, ou si ses prédations sur les animaux de rente dépassent un certain seuil, le canton déposera une nouvelle demande de tir auprès de l'Office fédéral de l'environnement. 

«On le suivra de très près», promet Frédéric Hofmann. De nouvelles régulations pourront être décidées du 1er juin au 31 août. Voire entre septembre et fin janvier, pour la régulation proactive.

Loup braconné

Les analyses menées après la découverte d'un loup braconné dans la Broye ont également livré leurs résultats: il s'agit du mâle M212, dont la présence est attestée dans cette région de plaine depuis 2022. Sa dépouille avait été découverte près d'Avenches le 3 janvier dernier. 

«Tué par balles, il avait probablement été abattu depuis une petite semaine», relève Frédéric Hofmann. Cet individu isolé avait prélevé trois moutons en 2022, à Trey et Payerne. Mais il n'avait plus fait parler de lui en 2023. Le Ministère public a ouvert une enquête, qui est toujours en cours.

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