Le loup échauffe les esprits dans le pays. C'est ce que montre les «diverses menaces» qu'a reçu le personnel du Département de l'environnement (DETEC) dont Albert Rösti est responsable. Ces derniers auraient été ciblés pendant la révision de l'ordonnance sur la chasse, rapporte le «Tages-Anzeiger». Il s'agit notamment de «menaces de mort».
Le journal se réfère à un document du Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence. Le motif est une procédure de médiation en cours entre une personne privée et le secrétariat général du DETEC. Le Département ne souhaite pas s'étendre sur le contenu des menaces.
Un particulier veut le nom des responsables
Les projets d'Albert Rösti concernant le loup font la une des journaux depuis des mois. L'automne dernier, le Conseil fédéral avait décidé d'assouplir les mesures de protection concernant le loup. Désormais, les prédateurs peuvent être abattus à titre préventif, avant même qu'ils n'aient causé des dommages. Le Conseil fédéral veut ainsi lutter contre la forte croissance de la population de loups et réduire à 12 le nombre de meutes, qui étaient alors au nombre de 32.
Les organisations de protection de l'environnement sont consternées par ces décisions. Mais elles s'insurgent surtout contre le fait qu'Albert Rösti ait renoncé à mener une consultation ordinaire. Même au sein de l'administration, les plans du conseiller fédéral ont suscité des réserves.
Cela a également provoqué la colère de la personne privée qui est à l'origine de la procédure de médiation en cours. S'appuyant sur la loi sur la transparence, elle aurait notamment souhaité savoir «qui a décidé de la valeur seuil de 12 meutes de loups et comment on est arrivé à ce chiffre».
Le DETEC insiste sur la protection des personnes concernées
Le DETEC devrait désormais révéler quelles sont les personnes dirigeantes qui ont pris ces décisions. Au vu de «l'hostilité actuelle», la protection des personnes concernées devrait être plus importante. A l'exception du nom d'Albert Rösti, le DETEC a jusqu'ici couvert toutes les données personnelles dans les documents. Le préposé à la protection des données et à la transparence n'a que partiellement approuvé.
Ce n'est pas la première fois que les projets d'Albert Rösti concernant le loup font l'objet de menaces de mort. Déjà au printemps, des autocollants circulaient à Berne avec l'inscription «Albert Rösti à abattre préventivement!!!». Le DETEC a parlé d'une «action de mauvais goût». L'appel à la violence est resté sans conséquence, faute d'indices, la procédure contre les auteurs inconnus a été suspendue.
En 2020, la Suisse a rejeté la loi sur la chasse et donc les tirs préventifs de loups. Pourtant, le Conseil fédéral a rendu cela possible. Le Groupe Loup Suisse a reçu de nombreuses lettres à ce sujet, rapporte le «Tages-Anzeiger». «Ces personnes se sentent ignorées en tant que citoyens parce que la politique a outrepassé une décision populaire», déclare le directeur David Gerke. Ils perdent ainsi leur confiance dans les institutions politiques. «C'est mauvais pour la démocratie!»