Les employées de la Ville de Fribourg pourront poser jusqu'à trois jours de congé, sans certificat médical, en cas de règles douloureuses et invalidantes. Le Conseil général – d'une majorité à gauche – a accepté cette mesure. C'est une première en Suisse, qui est encore en phase de test à Zurich et à Lausanne. En Espagne, les députés ont déjà adopté un tel projet de loi – une mesure inédite en Europe.
Au micro du 12h45 de la RTS, la conseillère générale verte Margot Chauderna, qui soutient le projet, a déclaré: «Les personnes menstruées ont chaque mois leurs règles. Et cela ne compte pas comme une maladie. Si j'ai des douleurs liées à mes menstruations, je me dis qu'il faut que je prenne un cachet et que j'aille quand même travailler.»
Des douleurs invalidantes
Lundi soir, les conseillers généraux ont voté la proposition en ce sens émanant de cinq élues issues des rangs des Vert-e-s, du PS et des Vert'libéraux, par 49 voix contre 13, et 13 abstentions. Il souhaite introduire dans le règlement du personnel un droit à un congé menstruel de trois jours maximum, sans devoir présenter un certificat médical.
Pour les porteurs du projet, il s'agirait de rendre visible des réalités trop souvent occultées, notamment le fait qu'une femme sur dix est atteinte d'endométriose, selon les HUG. Même sans être touchée par cette maladie, les symptômes peuvent être douloureux et contraignants: migraine, vomissement, crampes, fatigue, trouble de l'humeur...
Une idée stigmatisante pour la droite
Le Conseil communal de la ville de Fribourg a soutenu la démarche. Lors des débats, il a reconnu que la dysménorrhée, impliquant des douleurs abdominales basses juste avant ou pendant la menstruation, constituait un phénomène encore sous-estimé dans le bon déroulement de l'activité professionnelle des femmes.
Pour la droite, ce projet est inutile, soutenant que le congé maladie est suffisant, précise la RTS. Pour la conseillère générale PLR Océane Gex, cette proposition renforcerait la stigmatisation des femmes: «Pour moi, c'est mettre une charge émotionnelle supplémentaire sur les femmes qui ont déjà un lourd fardeau à porter. Et c'est superflu: après, on devra instaurer un congé pour tout, alors que ce sont des cas réglés par l'assurance maladie», se confie-t-elle à la télévision du service public.
(Avec l'ATS)