Pour certains, un feu d'artifice aussi spectaculaire que possible va de pair avec la nouvelle année comme la fondue avec l'hiver. Mais pour Roman Huber, le week-end prochain est synonyme de pur stress: «Ma femme et moi allons nous retirer dans un hôtel isolé en début de soirée avec les chiens.» Roman Huber est membre du comité de l'initiative populaire fédérale «Pour une limitation des feux d'artifice.» Si l'initiative était acceptée, les pétards seraient à l'avenir interdits aux particuliers. Seules les manifestations d'importance suprarégionale feraient l'objet d'exceptions.
Avant une éventuelle votation, l'initiative doit toutefois aboutir – et cela semble désormais possible. «Nous sommes en bonne voie et atteindrons 50'000 signatures au début de la nouvelle année», déclare Roman Huber. C'est la moitié des 100'000 signatures requises, qui doivent être récoltées d'ici novembre 2023.
Des raisons écologiques et de santé
Les opposants aux pétards critiquent notamment les poussières fines et les déchets de feux d'artifice qui traînent le lendemain. Pour eux, il est clair que les feux d'artifice nuisent à la nature et provoquent la panique chez les animaux et les personnes sensibles au bruit. Roman Huber explique: «Certains collègues administrent des pilules calmantes à leurs animaux de compagnie ou zappent sur le programme télévisé du Nouvel An à un 'volume sonore pour malentendants' afin que le chien tremblant à leurs côtés puisse tout surmonter.»
Les pétards peuvent également affecter les humains. La Croix-Rouge avait déjà averti avant les festivités du 1er Août que les feux d'artifice pouvaient traumatiser les réfugiés. Selon le Bureau de prévention des accidents enfin, environ 200 personnes sont blessées chaque année en Suisse par des feux d'artifice.
Laser et drones comme alternative
Cela ne signifie pas pour autant que les opposants aux feux d'artifice veulent simplement jouer les rabat-joie. Comme alternative aux pétards, les organisations de protection des animaux évoquent les spectacles de laser, de drones ou les jeux d'eau. Toutefois, compte tenu de la crise énergétique, ces derniers devraient également faire l'objet de discussions.
Les feux d'artifice font régulièrement l'objet de controverses au niveau local. En 2020, Davos a été la première commune de Suisse à interdire légalement les feux d'artifice. Depuis, des communes comme Arosa et Laax, également dans les Grisons, ont adopté des lois similaires. Les sondages ne donnent pas de mauvaises chances à l'initiative de Roman Huber au niveau national, car la population est de plus en plus consciente des problèmes climatiques.
Le comité d'initiative envisage la nuit du Nouvel An avec inquiétude. Après les restrictions de ces dernières années dues au coronavirus, il faut s'attendre à un besoin de «rattrapage» en matière de feux d'artifice.