Il n'y a jamais eu autant de personnes en exil dans le monde qu'aujourd'hui. 117 millions de personnes à travers le monde ont été contraintes de fuir leur pays l'année dernière, estime le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
L'attaque russe contre l'Ukraine a entraîné le plus grand mouvement de migration depuis la Seconde Guerre mondiale. La Suisse se montre assez solidaire en offrant, ces dernières années, un foyer temporaire à des milliers de personnes. Mais à tous les coins de rue, le système pourrait atteindre progressivement ses limites en raison du nombre élevé de personnes.
Tout cela pour se faire de la publicité?
Pour l'Union démocratique du centre (UDC), le coupable est clairement le conseiller fédéral Beat Jans. Le plus grand parti de Suisse va convoquer la semaine prochaine une conférence de presse pour tirer à boulets rouges sur le conseiller fédéral socialiste. «Le bilan de 200 jours du conseiller fédéral Jans est une chronologie de l'échec», peut-on lire dans l'invitation adressée aux médias. On peut également y lire: «Le conseiller fédéral Jans ne peut pas le faire!» Contrairement à ses «annonces tonitruantes, le ministre socialiste de l'asile ne fait rien pour mettre fin à l'abus d'asile», peste le parti dès l'invitation à la manifestation.
Le parti propose à ses invités de se rendre à côté de la fromagerie du village Eichholz, à proximité immédiate du centre fédéral d'asile de la Guglera (FR). C'est là que le président du parti Marcel Dettling, accompagné du chef du parti en matière d'asile, Pascal Schmid, et du conseiller national Gregor Rutz, continueront à se défouler.
La performance de Beat Jans au sein de l'autorité collégiale du Conseil fédéral ne devrait pas être le seul motif. Le plus grand parti de Suisse parlera certainement aussi volontiers de sa dernière initiative populaire. Celle-ci demande entre autres des contrôles systématiques à la frontière suisse. Ainsi qu'un contingent maximal de 5000 réfugiés par an. Depuis le lancement de l'initiative populaire lors du congrès du parti à Bâle, le sujet est devenu plutôt calme... sans doute trop calme pour l'UDC, qui récolte déjà des signatures.