Nous sommes le jeudi 1er juin. Trois Lausannoises jubilent. C’est l’heure des vacances! Destination: une station balnéaire albanaise réputée. Leur vol Easyjet, au départ de Genève et direction Tirana, est à l’heure. Le soleil des Balkans se précise enfin, tout se passe pour le mieux. Jusqu’au moment d’embarquer. Là, le rêve tourne rapidement au «cauchemar».
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«Il y avait une quinzaine de personnes très bruyantes assises à côté de nous, souffle à Blick l’une des Vaudoises. Peu après le décollage, dès qu’on a pu enlever nos ceintures, trois hommes sont partis aux toilettes. Puis, à leur retour, tout a dégénéré.» Notre témoin raconte que le grand groupe, «très agité», aurait interpellé deux hôtesses de l’air qui défilaient avec le chariot des boissons.
De la drogue à bord?
Leurs souhaits? «Ils ont demandé 24 fioles de vodka et toutes les bouteilles de gin qui étaient disponibles, enchaîne-t-elle. Ils ont été servis, ce qui ne les a pas apaisés. Bien au contraire!» La suite ne manque pas de sel.
Toujours selon notre source, le personnel de bord serait venu à de multiples reprises leur demander de se calmer. En vain. «Les membres d’équipage étaient impuissants, s’agace la vingtenaire. Et ces individus ont continué leur cirque. Jusqu’à consommer de la drogue: ils ont pris de la cocaïne et mis des pilules dans leurs verres sous nos yeux. Franchement, c’était insupportable! On n’avait qu’une hâte: sortir de ce maudit avion.»
Pas vu, pas pris
Les deux autres Romandes qui accompagnaient notre informatrice appuient cette version des faits. Qu’en dit Easyjet? Contactée par nos soins, la compagnie indique que ses rapports montrent en effet qu’il y avait un groupe bruyant dans le vol en question. Cependant, les crieurs auraient été correctement canalisés par l'équipage et n’auraient manifesté aucun comportement préoccupant durant le voyage.
D’après la compagnie aérienne, ce n’est qu’au moment du débarquement, après l’atterrissage, qu’un passager a informé le personnel qu’il avait été témoin d’une consommation de drogue. «Bien qu’à aucun moment notre équipage n’ait été témoin ou informé de la consommation de substances illégales à bord, Easyjet applique une politique de tolérance zéro en matière de drogues et, si l’équipage en avait été informé, les mesures nécessaires auraient été prises pendant le vol», écrit l’entreprise dans un courriel.
Cette dernière est formelle: son staff de cabine est formé pour évaluer toutes les situations ainsi qu’à agir rapidement et de manière appropriée afin de garantir le bien-être de tous ses clients. «La sécurité et le bien-être de nos passagers et de nos équipages sont la priorité absolue d’Easyjet», assure-t-elle encore.
Revenons à notre interlocutrice. Pourquoi ne pas avoir tiré la sonnette d'alarme durant le vol? Elle hausse les épaules: «Nous ne voulions pas de problème alors que nous étions coincées avec les fauteurs de troubles dans les airs et que la situation était déjà tendue. Ça paraît compréhensible, non?»