Alain Wyss est passionné de jet-ski. En mai, il s'envole pour Torre dell'Orso, dans le sud de l'Italie, pour participer au championnat italien de cette discipline motorisée.
Le 14 mai, Alain Wyss est happé par une gigantesque vague et se retrouve projeté contre son engin. Résultat: une fracture comminutive (soit en plusieurs endroits) du tibia droit nécessitant une évacuation d'urgence. «J'ai tout de suite su que ma jambe était cassée», raconte-t-il à Blick.
À l'hôpital italien de Brindisi, les médecins lui posent une attelle. Aucun autre traitement n'est apparemment prévu. «Ils m'ont dit que l'hôpital était plein et que je devais m'arranger pour rentrer en Suisse», raconte-t-il.
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Son vol retour est réservé, mais Swiss refuse qu'il embarque
Nathalie Wyss essaie alors d'organiser le retour son mari et contacte Swiss pour réserver un vol le soir même. En contact avec le service clients, elle s'assure que tout est en ordre pour un rapatriement. «On lui a assuré que je pouvais prendre l'avion sans problème. Elle a donc réservé le vol par téléphone», raconte l'époux blessé.
Les médecins, eux aussi, donnent à Alain Wyss le feu vert pour le voyage retour et le patient quitte l'hôpital. Le Suisse se rend à l'aéroport, sa réservation de vol en main.
Mais une fois au comptoir d'enregistrement, mauvaise surprise: le personnel naviguant lui refuse l'accès à bord de l'avion. Raison invoquée: l'accident doit remonter à moins 48 heures avant le vol. Pourquoi exactement ? C'est assez flou. Aucune explication précise n'est fournie à Alain Wyss par la compagnie. «Je me suis senti assez floué. Tout a été fait dans les règles par téléphone», regrette l'homme de 35 ans.
Nuit d'horreur
Sa femme appelle de nouveau la compagnie aérienne. «Swiss a dit qu'ils ne comprenaient pas pourquoi je n'avais pas le droit de voyager, raconte Alain Wyss. Et nous a promis de clarifier la situation.» Mais en réalité, aucune explication n'est apportée jusqu'au décollage, qui se fait sans le blessé: ce dernier n'est jamais autorisé à prendre l'avion et doit se résigner à passer la nuit à l'hôtel: «Je n'avais pas d'antidouleurs, c'était l'horreur. Et comme il était tard le soir, les pharmacies étaient fermées.»
Pour couronner le tout, l'assurance d'Alain Wyss ne peut pas non plus l'aider. Une prise en charge ne s'applique en effet qu'en cas de transport d'hôpital à hôpital. Au final, le couple débourse plus de 2500 francs pour un rapatriement privé de 16 heures. La colère est grande: «Swiss ne s'est guère souciée de nous, personne n'a voulu prendre ses responsabilités.»
Swiss s'excuse
La compagnie aérienne a fini par s'expliquer à Blick... avec le même son de cloche: «Les passagers dont le plâtre a été posé moins de 48 heures auparavant doivent impérativement présenter une confirmation écrite d'un médecin en ce qui concerne l'aptitude au vol.»
Pour Alain Wyss, cet incident reste toutefois incompréhensible: «Ma femme a parlé de ce document lorsqu'elle a fait la réservation. On lui a confirmé qu'aucun autre document n'était nécessaire.» De plus, le blessé ne portait pas de plâtre, mais juste une attelle avec un bandage. Il aurait pu l'enlever sans problème, assure-t-il.
Et Swiss de conclure: «S'il n'a pas été informé de la réglementation en vigueur, nous le regrettons.»