Quasiment cinquante balles pour monter à bord d'un avion avec une pâtisserie: rien n'arrête les compagnies aériennes low cost. Aux Baléares, Ryanair a tenté de facturer cette somme à des passagers lors d'un embarquement, prétextant un dépassement de la limite tolérée pour les bagages admis en cabine, rapporte «The Guardian». L'affaire prend même une tournure politique, les autorités régionales ayant demandé une réunion d'urgence avec des représentants de la compagnie irlandaise.
Le quotidien relate que tout a commencé lorsque deux passagers tentèrent de monter à bord d'un appareil de la ligne avec, sur eux, deux ensaïmada, des pâtisseries sucrées typiques de l'archipel en forme de coquille d'escargot et préparées avec du saindoux. Le personnel a alors demandé un supplément de 45 euros à chacun des passagers avant de pouvoir prendre place. Ils ont refusé de payer et ont dû abandonner leurs gâteaux.
Discrimination pâtissière!
Discrimination, hurlent les Majorquins, pour qui la nouvelle passe aussi mal qu'un morceau de cake trop sec. Le ministre du Tourisme y voit une forme de «discrimination» du gâteau traditionnel, au profit d'autres pâtisseries. Et re-discrimination, enchérit le président de l'interprofession des pâtissiers, qui signale que tandis que des passagers se voient contraints de régler des suppléments astronomiques, d'autres embarquent librement avec des ensaïmada achetées dans les boutiques de l'aéroport. «C'est un problème récurrent avec Ryanair, mais qui survient sur de nombreux vols», déclare ce dernier au «Guardian».
Cet ensaïmada-gate survient dans un contexte tendu entre autorités et compagnies aériennes. Les premiers reprochent aux seconds leurs politiques abusives en matières de suppléments pour les bagages. Plusieurs compagnies ont déjà dû payer des amendes. Voyager dans ces conditions, ce n'est pas du gâteau.