Pour le conseiller d'État UDC bernois Pierre-Alain Schnegg et son parti, une chose est claire: le statut de protection S doit être supprimé, parce qu'il fait l'objet d'abus. «La majorité des demandes de statut S sont déposées par des Roms. C'est ce que j'entends aussi de la part de mes collègues d'autres cantons», a déclaré Pierre-Alain Schnegg la semaine dernière dans une interview accordée aux journaux Tamedia. Tous les demandeurs présentaient des papiers ukrainiens. «Mais nous doutons de cette identité dans de nombreux cas.» Beaucoup ne parlent ni l'ukrainien ni le russe.
Sur l'accueil des Ukrainiens
Le ministre de l'asile Beat Jans réagit à ses allégations, dans une interview également publiée par Tamedia. Jusqu'à présent, le Conseil fédéral a clairement défendu la position selon laquelle une suppression du statut S n'apporterait rien.
Et d'ajouter: «Cela conduirait probablement à ce qu'une grande partie des personnes déposent une demande d'asile. Ils seraient alors probablement admis provisoirement, car nous ne pourrions pas les renvoyer dans une zone de guerre. Nous n'y gagnerions donc rien.»
«Prendre les reproches très au sérieux»
Au contraire! Ces personnes seraient ainsi poussées vers une procédure d'asile, ce qui augmenterait encore les dépenses. Toutefois, Beat Jans assure que ce reproche est pris très au sérieux et que l'affaire est suivie de près.
Le conseiller fédéral prévient: un abus de notre système d'asile ne sera pas toléré. Même si on ne peut pas dire quelle est l'ampleur réelle du problème. «Les familles roms représentent souvent un défi supplémentaire pour les cantons et les communes, car elles n'envoient pas leurs enfants à l'école ou quittent soudainement un village. Jusqu'à présent, nous ne recensons pas de personnes de ce groupe ethnique en quête de protection», explique Beat Jans.
Les Roms avec deux passeports doivent partir
Une partie des Roms aurait également deux passeports, l'un ukrainien et l'autre d'un autre pays. Mais pour le Conseil fédéral, il est clair que «les Roms ukrainiens avec deux passeports doivent quitter la Suisse et rejoindre leur deuxième patrie».
Le Conseil fédéral veut que davantage d'Ukrainiennes trouvent un emploi. Le ministre de l'Asile Beat Jans a donc présenté mercredi lors d'une conférence de presse ses plans pour y parvenir. En intégrant davantage les réfugiés d'Ukraine et d'autres pays sur le marché du travail et en traitant plus rapidement les demandes d'asile. Il souhaite d'ailleurs faire une économie de 700 millions de francs d'ici fin 2028.