Un système absurde
Les CFF amendent des cyclistes qui disposent d'un billet

S'ils veulent prendre le train, les cyclistes sont obligés de réserver une place pour leur vélo leur coûtant deux francs supplémentaires. Sous peine de recevoir une amende.
Publié: 25.04.2022 à 13:13 heures
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Dernière mise à jour: 25.04.2022 à 13:22 heures
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Les CFF maintiennent l'obligation de réservation d'une place spéciale jusqu'à fin octobre.
Photo: imago images/Geisser
Simon Marti

Depuis fin mars, les cyclistes qui souhaitent voyager en train avec leur vélo doivent réserver une place spéciale. Cette dernière coûte deux francs. Et elle doit être payée même si le voyageur dispose d’un AG vélo, sous peine de recevoir une amende de dix francs.

Comment expliquer cette règle absurde? Les CFF expliquent qu’ils cherchent à canaliser l’afflux de cyclistes dans leurs trains. Or, ils renchérissent au passage leurs abonnements et billets pour vélo en facturant ces deux francs supplémentaires.

Tant que la demande dépasse l’offre

Cette obligation de réservation durera jusqu’au 31 octobre, lorsque la belle saison s’achèvera. Ainsi, tant que la demande de places pour les vélos le week-end et les jours fériés dépassera l’offre, les CFF poursuivront ce régime sur les lignes Intercity, répondent-ils à Blick.

Cette réservation saisonnière n’est pas nouvelle. Par exemple, les cyclistes prenant le train le long du pied du Jura la connaissent depuis plus de quinze ans. Dans les trains traversant le tunnel de base du Gothard, elle a été mise en place en 2017.

Pas de place malgré la réservation

Les CFF ont donc eu le temps de vérifier si leur système tenait la route. Or, il ne fonctionne pas du tout. Le conseiller national socialiste Matthias Aebischer est président de l’association Pro Velo, la plus grande association regroupant les utilisateurs suisses de deux-roues non motorisés. Le Bernois n’est pas du tout convaincu de l’utilité de cette taxe: «De nombreuses personnes nous écrivent pour nous dire qu’elles n’ont pas trouvé de place pour leur vélo malgré cette réservation payée, parce que des valises ou des poussettes étaient déjà là.»

Le conseiller national PS Matthias Aebischer préside Pro Velo.
Photo: Keystone/Marcel Bieri

L’entreprise ne garantit donc pas que les passagers qui se sont pliés à ce système coûteux et fastidieux pourront monter dans le train avec leur vélo. Exemple au pied du Jura, ligne sur laquelle il y a régulièrement des problèmes, tonne Matthias Aebischer: «Ces trains ont très peu de places pour les deux-roues. Des cyclistes peuvent parfois rester bloqués pendant des jours au pied du Jura en été!»

Les CFF ne savent pas combien de cyclistes doivent payer cette amende de dix francs chaque année. Et ne veulent d’ailleurs pas le savoir. «Nous n’avons pas relevé ce chiffre et nous ne le ferons pas», avoue une porte-parole.

(Adaptation par Lauriane Pipoz)

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