Un quart des emplois du canton
Le nombre de frontaliers a triplé à Genève en vingt ans

Le nombre de frontaliers dans le canton du bout du lac a triplé en vingt ans. Une tendance qui s'observe aussi ailleurs en Suisse et qui répond à la situation du canton, où plus d'un tiers des postes de travail requis ne trouvent pas preneur.
Publié: 02.11.2021 à 16:09 heures
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Dernière mise à jour: 02.11.2021 à 17:33 heures
La douane d'Etrembires, ici fermée durant la première vague du Covid, en mai 2020.
Photo: imago images/IP3press
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Alexandre Cudré

Le nombre de frontaliers présents dans le canton de Genève est passé d’environ 30’150 en 2000 à 92’000 en 2020. C’est ce qu’analyse la «Tribune de Genève», qui décortique les chiffres issus de l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Parmi eux, deux tiers occupent un poste dans la ville de Genève même, tandis que les autres se trouvent principalement dans les communes de Meyrin (11’500), Carouge (10’500), Plan-les-Ouates (6000) et Vernier (5000).

Les frontaliers travaillent dans le domaine de la réparation automobile (13’500), des soins infirmiers (12’100), des services (12’000) et des activités scientifiques et techniques (9’400). Viennent ensuite notamment le transport, l’enseignement, la restauration et la finance.

Un quart des frontaliers du pays

Environ un quart des frontaliers présents sur le sol national oeuvrent à Genève. Fin 2020, près de 343’000 frontaliers travaillaient en Suisse, selon l’OFS. La part de frontaliers parmi les actifs en Suisse est passée de 3,6% à 6,7% entre 2000 et 2020. Il estime qu’en 2050, ce chiffre pourrait se monter à 9%.

La moitié des frontaliers en Suisse sont français. La majorité d’entre eux proviennent des départements de Haute-Savoie et de l’Ain, limitrophes de Genève sur près de 1000 km (contre 5 km de frontière cantonale terrestre avec le canton de Vaud).

Mais certains viennent aussi d’autres départements, plus éloignés, pour venir travailler dans le canton du bout du lac. En 2016 selon l’Institut national de la statistique et des études économiques français (Insee), ils étaient 2700.

Un nombre élevé de travailleurs requis

Le nombre élevé de frontaliers s’explique par la demande en travailleurs. Genève a besoin de près de 390’000 postes de travail, alors que le canton ne totalise comme nombre d’actifs que… 240’000 personnes. Environ 38,5% des actifs requis sont donc manquants.

En additionnant le nombre de frontaliers, soit 330’000 personnes, il manque toujours 60’000 personnes. Outre les postes vacants, la «Tribune de Genève» explique que ces travailleurs sont trouvés «à l’étranger, pour faire tourner l’économie très dynamique du canton».

Aussi des Suisses habitant en France

L’OFS explique également que le canton de Genève «a un volume d’emploi équivalent à celui de la ville de Lyon», pourtant troisième commune de l’Hexagone. Le PIB par habitant de Suisse est une fois et demie supérieur à celui de France.

«Il ne faut pas oublier que parmi ceux qui traversent la frontière, un tiers environ sont Suisses», rappelle Véronique Kämpfen, de la Fédération des entreprises romandes de Genève.


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