Un professeur d'ingénierie accuse
Pour quelles raisons le toit de la station-service Coop s'est-il effondré à Lugano?

Mercredi, après la tempête, le toit d'une station-service Coop Pronto s'est effondré à Lugano (TI). Un expert l'assure: de tels événements sont des cas isolés et dûs à des erreurs humaines.
Publié: 30.07.2021 à 14:14 heures
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À Lugano (TI) après des intempéries, le toit d'une station-service Coop s'est effondré sous la pression de l'eau.
Photo: Keystone
Sven Ziegler, Alexandre Cudré (adaptation)

Après plusieurs jours de fortes pluies et d'orages, le toit d'une station-service Coop Pronto s'est effondré mercredi matin à Lugano (TI). Personne n'a été blessé dans l'incident, un petit miracle en tant que tel quand on connaît l'activité que connaissent les stations-services, particulièrement en période estivale. D'autres éléments inquiètent et interpellent: la station-service était presque neuve et avait été terminée quelques mois auparavant.

Même dans des conditions météorologiques extrêmes, il n'y a cependant aucune raison pour qu'un toit s'effondre de cette manière, explique à Blick Andreas Taras, professeur à l'Institut d'ingénierie structurelle de l'EPFZ.

Des bâtiments prévus pour survivre au pire

Les ingénieurs civils doivent en effet toujours s'attendre au pire lorsqu'ils planifient de nouvelles infrastructures. «Lors de la planification du projet, nous prenons en compte des événements climatiques qui ne se produisent qu'une fois tous les 50, 100 ou même 1'000 ans», explique l'ingénieur en structure.

Une marge plutôt généreuse, ce qui interroge pour un immeuble de quelques mois. «Avec des bâtiments correctement conçus, construits et entretenus, il est extrêmement peu probable qu'un effondrement se produise», conclut Andreas Taras. «Les professionnels du bâtiment en Suisse sont très bien formés, et il y a un sens très élevé de la qualité et de la responsabilité», assure l'ingénieur.

Une équipe d'experts recherche les causes

«On peut presque toujours attribuer un tel effondrement à une erreur humaine», indique le professeur, portant par là même une accusation. «Et ce même si les événements météorologiques en sont le déclencheur spécifique, comme les fortes pluies l'ont été ici.» Une équipe d'experts sur place a par ailleurs été déployée pour rechercher les causes spécifiques de la défaillance — dans la planification, l'exécution et la maintenance.

La station-service était très récente. «L'effondrement n'est donc certainement pas un phénomène normal et ne peut être attribué aux phénomènes climatiques», affirme Andreas Taras. Pourtant, le niveau de sécurité des bâtiments en Suisse est extrêmement élevé, et de tels effondrements sont extrêmement rares.

Les chiffres des dommages augmentent à nouveau

Le niveau élevé de sécurité en Suisse se reflète également dans les statistiques des dommages dus aux intempéries de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). Le chef de projet Käthi Liechti indique que des sommes considérables sont investies chaque année en Suisse dans la protection contre les dangers naturels.

Depuis les graves inondations de 2007, le WSL a enregistré chaque année un nombre de dommages inférieur à la moyenne, indique Käthi Liechti. Mais cela devrait changer cette année. «Nous nous attendons à des dégâts supérieurs à la moyenne cette année en raison des évènements météorologiques», indique-t-elle.

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