Pour la trouver, il fallait se mettre face au Palais de Rumine puis marcher quelques pas en direction des bacs à fleurs. Mais le passé est désormais de mise: la célèbre pince universelle solidement incrustée dans l’un des 142’430 pavés de la place de la Riponne, à Lausanne, a disparu!
C’est le député du Parti Ouvrier et Populaire (POP) au Grand Conseil vaudois Vincent Keller qui a levé le lièvre sur X, ce jeudi 18 juillet. Un élu qui s’inquiète vigoureusement de la disparition d’un outil coulé dans du béton depuis 1973? La situation peut faire sourire. Certains diront même qu’elle est anecdotique, voire carrément insignifiante, au regard du destin des toxicomanes rongés par le crack entourant en temps normal le morceau de ferraille rouillé.
C’est toutefois un fait indéniable: la pince de la Riponne est un symbole de la capitale vaudoise très sérieusement répertorié sur le site de Lausanne Tourisme. Et il n'est pas exagéré d'assurer que cette dernière alimente les fantasmes depuis plus de 50 ans. Comment est-elle arrivée là? À la suite d’une bourde d’un manoillon? Peut-être… Autre hypothèse beaucoup moins probable (mais infiniment plus excitante): l’engin métallique allongé est-il une pièce à conviction d’un crime commis de sang-froid?
La Ville, la clé de l'énigme
Malgré plus d'un demi-siècle de palabres au café du commerce et un livre sorti en 2016, la pince n'a jamais révélé ses mystères. Les personnes préoccupées par sa soudaine et inexpliquée disparition peuvent cependant se rassurer! Elle retrouvera bientôt le contact des semelles des Lausannoises et Lausannois.
Contactée, Eliana Caro-Panico, du Service de la mobilité et de l’aménagement des espaces publics, indique en préambule que l'engin historique — osons le terme — a été retiré par les autorités locales. «À titre uniquement temporaire, pour le besoin de travaux», précise-t-elle dans un courriel envoyé ce vendredi, en fin de journée. Elle développe: «La pince est ainsi précieusement stockée par les Services de la Ville et sera bien entendu reposée en temps voulu.»